Le Département a pour mission d’étudier les œuvres de la collection qui tombent sous sa compétence, en approfondissant en particulier les œuvres en cours de restauration et en accordant une attention particulière aux aménagements des salles I et II de la Pinacothèque où sont exposées des œuvres médiévales, et de la salle XVIII consacrée aux icônes. D’autres activités du Département consistent à organiser des expositions et des aménagements temporaires, s’occuper de la mise à jour didactique, organiser des conférences et des journées d’études.

Afin de mettre en valeur le patrimoine artistique, le Département a dédié ces dernières années une attention particulière au contexte de provenance des œuvres d’art dans le cadre de relations et d’échanges d’études et de collaboration avec des institutions scientifiques établies en Italie. Un exemple significatif en est la restauration de la prédelle avec la Vie de saint Étienne de Bernardo Daddi, qui a fait l’objet d’une longue recherche scientifique en vue de son exposition temporaire dans son contexte d’origine, à Prato, lorsqu’elle fut réunie au retable qui comprenait, à l’origine, une double prédelle, et ce lors de l’exposition Legati da una cintola. L’Assunta di Bernardo Daddi e l’identità di una città (8.9.2017-25.2.2018). Ont été restaurées et étudiées selon les mêmes critères les deux œuvres splendides provenant de Montefalco, avant qu’elles n’entrent dans les collections vaticanes : d’une part, le retable avec la Crucifixion et la vie de saint Blaise et de sainte Catherine, qui se trouvait autrefois dans la chapelle de Santa Croce, et était attribué au soi-disant Premier Maître de la bienheureuse Claire à Montefalco, d’autre part, le polyptyque de la Crucifixion et la Passion, qui se trouvait autrefois dans l’église San Francesco, et peinte par le Maître de Fossa. L’église-musée San Francesco à Montefalco a donc abrité les deux œuvres lors de l’exposition Capolavori del Trecento. Il cantiere di Giotto, Spoleto e l’Appennino (24.6 - 4.11. 2018), tandis que les nouveaux éléments qui sont apparus sur la datation et la commande ont été publiés dans le catalogue.

Parmi les restaurations menées ces dernières années, celle de la Madone des Flagellants, de Vitale da Bologna, a été particulièrement significative : peint par l’artiste vers 1350 pour l’Oratoire de la Confraternité des Flagellants Blancs de Ferrare, le panneau, qui avait été considérablement altéré par des surpeints anciens, a retrouvé son aspect d’origine (2013-2014).
Les fragments de la frise en mosaïque du portique de l’ancienne façade de la basilique Saint-Jean-de-Latran (fin XIIe-début XIIIe siècle) disparue (récupérés et restaurés au Laboratoire de restauration des matériaux en pierre) ont fait l’objet d’une étude approfondie et d’une reconstruction virtuelle, publiée par Anna Maria de Strobel.
Le Département a aidé la Direction à superviser la restauration de la Salus Populi Romani, la célèbre Vierge à l’Enfant au cœur de la dévotion mariale de la basilique Sainte-Marie-Majeure ; l’intervention de conservation, menée par le Laboratoire de restauration des peintures et des matériaux en bois en étroite synergie avec le Laboratoire de Diagnostic pour la Conservation et la Restauration (2017-2018), et basée sur une recherche historique et artistique approfondie a donné des résultats surprenants sur la qualité picturale de l’icône et sur la datation jusqu’ici incertaine ; cette recherche sera publiée sous peu par Guido Cornini.

Le texte d’A. Breda, Passion, Devotion, Compassion. Spirituality and ‘empathetic art’ in Europe in the XIV-XVI centuries in the paintings of the Vatican collections, publié en 2016 aux Edizioni Musei Vaticani se penche sur les sources mystiques et hagiographiques des peintures médiévales de la Pinacothèque, et décrit aussi le rapport émotionnel entre croyant, œuvre d’art, mécène et artiste.