Musées du Vatican

Apollon est assis sur un gros trépied orné d’ailes sur lequel il survole la mer, escorté de deux dauphins qui plongent. Couronné de laurier, le dieu porte son arc et son carquois, tandis qu’il tient la lyre et joue du plectre. Isolée et présentée sous un angle idéal, la figure ne se rapporte qu’à la surface moutonnante de la mer, qui est peuplée par la masse foncée de la faune ittique, peinte pour cela à figures noires. Ce sujet inhabituel, Apollon en voyage sur le trépied des oracles, renferme des références symboliques liées au culte de la divinité : le trépied utilisé dans la réalité par la prêtresse d’Apollon à Delphes lorsqu’elle proférait des oracles, est transformée ici en machine volante fantaisiste. Le dauphin est l’animal symbolique et sacré en qui le dieu se serait transformé autrefois lorsqu’il se dirigeait à Delphes, selon les Hymnes homériques. Par ce chef-d’œuvre, que le Peintre de Berlin peignit pendant sa phase de jeunesse, on transmet une des représentations d’Apollon les plus belles et les plus fascinantes de l’art grec.