Premier récit de la création (Gn 1, 1-5)
Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit: « Que la lumière soit! » et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Premier récit de la création (Gn 1, 9-10)
Dieu dit: « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse ». Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec Terre, et il appela Mer l'amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon.
Premier récit de la création (Gn 1, 11-19)
Puis Dieu dit: « Que la terre fasse pousser du gazon, des herbes portant semence, des arbres à fruits produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence, sur la terre ». Et cela fut ainsi.
Et la terre fit sortir du gazon, des herbes portant semence selon son espèce, et des arbres produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour.
Dieu dit: « Qu'il y ait des luminaires dans le firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit; qu’ils soient des signes, qu’ils marquent les époques, les jours et les années, et qu'ils servent de luminaires dans le firmament du ciel pour éclairer la terre ». Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans le firmament pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le quatrième jour.
Premier récit de la création (Gn 1, 26-27)
Puis Dieu dit: « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre ». Et Dieu créa l'homme à son image ; il le créa à l'image de Dieu : il les créa mâle et femelle.
L’épreuve de la liberté. Le paradis (Gn 2, 18-25)
Yahweh Dieu dit: « Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui ».
Et Yahweh Dieu, qui avait formé du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l'homme pour voir comment il les appellerait, et pour que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme. Et l'homme donna des noms à tous les animaux domestiques, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais il ne trouva pas pour l’homme une aide semblable à lui.
Alors Yahweh Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit, et il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. De la côte qu’il avait prise de l’homme, Yahweh Dieu forma une femme, et il l'amena à l'homme. Et l'homme dit: « Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair! Celle-ci sera appelée femme, parce qu'elle a été prise de l'homme ». C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Ils étaient nus tous deux, l’homme et sa femme, sans en avoir honte.
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahweh Dieu ait faits. Il dit à la femme: « Est-ce que Dieu aurait dit: ‘Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin?’ ».
La femme répondit au serpent: « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: ‘Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez’ ». Le serpent dit à la femme: « Non, vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». La femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, agréable à la vue et désirable pour acquérir l'intelligence; elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea.
Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; et, ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.
Alors ils entendirent la voix de Yahweh Dieu passant dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent de devant Yahweh Dieu au milieu des arbres du jardin. Mais Yahweh Dieu appela l'homme et lui dit: « Où es-tu? ». Il répondit: « J'ai entendu ta voix, dans le jardin, et j'ai eu peur, car je suis nu ; et je me suis caché ».
Et Yahweh Dieu dit: « Qui t'a appris que tu es nu? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? » L'homme répondit: « La femme que vous avez mise avec moi m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé ». Et Yahweh Dieu dit à la femme: « Pourquoi as-tu fait cela? » La femme répondit: « Le serpent m'a trompée, et j'en ai mangé ».
Et Yahweh Dieu dit: « Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, qu’il n’avance pas sa main, qu’il ne prenne pas aussi de l'arbre de vie, pour en manger et vivre éternellement ». Et Yahweh Dieu le fit sortir du jardin d'Eden, pour qu'il cultivât la terre d'où il avait été pris. Et il chassa l’homme, et il mit à l'orient du jardin d'Eden les chérubins et la flamme de l’épée tournoyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.
La corruption de l'humanité (Gn 6, 5 -12)
Yahweh vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. Et Yahweh se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé dans son cœur, et il dit: « J'exterminerai de dessus la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'aux animaux domestiques, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel, car je me repens de les avoir faits ». Mais Noé trouva grâce aux yeux de Yahweh. Voici l’histoire de Noé. Noé était un homme juste, intègre parmi les hommes de son temps; Noé marchait avec Dieu. Noé engendra trois fils, Sem, Cham et Japhet. Or, la terre se corrompit devant Dieu et se remplit de violence. Dieu regarda la terre, et voici qu’elle était corrompue, car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre.
Préparatifs pour le déluge (Gn 6, 13 -22)
Alors Dieu dit à Noé: « La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux; je vais les détruire, ainsi que la terre.
Fais-toi une arche de bois résineux ; tu la feras composée de cellules et tu l'enduiras de bitume en dedans et en dehors. Voici comment tu la feras: la longueur de l'arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées et sa hauteur de trente.
Tu feras à l'arche une ouverture, à laquelle tu donneras une coudée depuis le toit ; tu établiras une porte sur le côté de l'arche, et tu feras un premier, un second et un troisième étage de cellules.
Et moi, je vais faire venir le déluge, une inondation sur la terre, pour détruire de dessous le ciel toute chair ayant en soi souffle de vie; tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établirai mon alliance avec toi; et tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi ; ce sera un mâle et une femelle. Des oiseaux des diverses espèces, des animaux domestiques des diverses espèces, et de toutes les espèces d’animaux qui rampent sur le sol, deux de toute espèce viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie. Et toi, prends de tous les aliments que l'on mange, et fais-en provision près de toi, afin qu'ils te servent de nourriture, ainsi qu'à eux ». Noé se mit à l’œuvre ; il fit tout ce que Dieu lui avait ordonné.
Préparatifs pour le déluge (Gn 7, 1-9)
Yahweh dit à Noé: « Entre dans l'arche, toi et toute ta maison, car je t'ai vu juste devant moi au milieu de cette génération. De tous les animaux purs, tu en prendras avec toi sept paires, des mâles et leurs femelles, et de tous les animaux qui ne sont pas purs, tu en prendras deux, un mâle et sa femelle; sept paires aussi des oiseaux du ciel, des mâles et leurs femelles, pour conserver en vie leur race sur la face de toute la terre. Car, encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits, et j'exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j'ai faits ». Noé fit tout ce que Yahweh lui avait ordonné. Il avait six cents ans quand eut lieu le déluge, une inondation de la terre. Noé entra dans l'arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils pour échapper aux eaux du déluge. Des animaux purs et de ceux qui ne sont pas purs, des oiseaux et tout ce qui rampe sur le sol, chaque paire, mâle et femelle, vint vers Noé dans l’arche, comme Dieu l'avait ordonné à Noé.
La crue (Gn 7, 17-24)
Le déluge fut quarante jours sur la terre; les eaux grossirent et soulevèrent l'arche, et elle s'éleva au-dessus de la terre. Les eaux crûrent et devinrent extrêmement grosses sur la terre, et l'arche flotta sur les eaux. Les eaux, ayant grossi de plus en plus, couvrirent toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel tout entier. Les eaux s'élevèrent de quinze coudées au-dessus des montagnes qu’elles recouvraient. Toute chair qui se meut sur la terre périt : oiseaux, animaux domestiques, bêtes sauvages, tout ce qui rampe sur la terre, ainsi que tous les hommes. De tout ce qui existe sur la terre sèche, tout ce qui a souffle de vie dans les narines mourut. Tout être qui se trouve sur la face du sol fut détruit, depuis l'homme jusqu'à l’animal domestique, jusqu’aux reptiles et jusqu’aux oiseaux du ciel ; ils furent exterminés de la terre, et il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche. Les eaux furent hautes sur la terre pendant cent cinquante jours.
La décrue (Gn 8, 1-14)
Dieu se souvint de Noé, de toutes les bêtes et de tous les animaux domestiques qui étaient avec lui dans l'arche, et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux baissèrent ; les sources de l'abîme et les écluses du ciel se fermèrent, et la pluie cessa de tomber du ciel. Les eaux se retirèrent de dessus la terre, allant et revenant, et elles s’abaissèrent au bout de cent cinquante jours. Au septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat. Les eaux allèrent se retirant jusqu'au dixième mois ; et, au dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes. Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche, et lâcha le corbeau, qui sortit, allant et revenant, jusqu'à ce que les eaux fussent séchées au-dessus de la terre. Il lâcha ensuite la colombe d’auprès de lui, pour voir si les eaux avaient diminué de la surface de la terre. Mais la colombe, n’ayant pas trouvé où poser la plante de son pied, revint vers lui dans l'arche ; parce qu’il y avait encore des eaux à la surface de toute la terre. Il étendit la main et, l’ayant prise, il la fit rentrer auprès de lui dans l'arche.
Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche, et la colombe revint vers lui sur le soir, et voici, une feuille d'olivier toute fraîche était dans son bec ; et Noé reconnut que les eaux ne couvraient plus la terre. Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha la colombe ; et elle ne revint plus vers lui. L'an six cent un, au premier mois, le premier jour du mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé ôta la couverture de l'arche et regarda, et voici, la surface du sol avait séché.
Au second mois, le vingt-septième jour du mois, la terre fut sèche.
La sortie de l'arche (Gn 8, 15-20)
Alors Dieu parla à Noé, en disant: « Sors de l'arche, toi et ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Toutes les bêtes de toute chair, qui sont avec toi, oiseaux, animaux domestiques, et tous les reptiles qui rampent sur la terre, fais-les sortir avec toi ; qu'ils se répandent sur la terre, qu'ils soient féconds et multiplient sur la terre ». Noé sortit, lui et ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils. Toutes les bêtes, tous les reptiles et tous les oiseaux, tous les êtres qui se meuvent sur la terre, selon leurs espèces, sortirent de l'arche. Noé bâtit un autel à Yahweh et, ayant pris de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs, il offrit des holocaustes sur l'autel.
Noé, qui était cultivateur, commença à planter de la vigne. Ayant bu du vin, il s'enivra, et il se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Chanaan, vit la nudité de son père, et il alla le rapporter dehors à ses deux frères.
Alors Sem avec Japheth prit le manteau de Noé et, l’ayant mis sur leurs épaules, ils marchèrent à reculons et couvrirent la nudité de leur père. Comme leur visage était tourné en arrière, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils, et il dit: « Maudit soit Chanaan! Il sera pour ses frères le serviteur des serviteurs! » Puis il dit: « Béni soit Yahweh, Dieu de Sem, et que Chanaan soit son serviteur! Que Dieu donne de l’espace à Japheth, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Chanaan soit son serviteur! »
Le sacrifice d’Isaac (Gn 22, 1-19)
Après cela, Dieu mit Abraham à l’épreuve et lui dit: « Abraham! » Il répondit: « Me voici! » Et Dieu dit: « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et va-t'en au pays de Moria, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je t'indiquerai ». Abraham se leva de bon matin et, ayant sellé son âne, il prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac; il fendit le bois de l'holocauste et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, aperçut le lieu de loin; et Abraham dit à ses serviteurs: « Restez ici avec l'âne; moi et l'enfant, nous voulons aller jusque-là et adorer, puis nous reviendrons vers vous ».
Et Abraham prit le bois de l'holocauste, et le mit sur Isaac, son fils, lui-même portait dans sa main le feu et le couteau, et ils s'en allèrent tous deux ensemble. Isaac parla à Abraham, son père, et dit: « Mon père! » Il répondit: « Me voici, mon fils ». Et Isaac dit: « Voici le feu et le bois; mais où est l'agneau pour l'holocauste? » Abraham répondit: « Dieu verra à trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils ». Et ils allaient tous deux ensemble.
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait désigné, Abraham y éleva l'autel et arrangea le bois; puis il lia Isaac, son fils, et le mit sur l'autel, au-dessus du bois. Et Abraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils. Alors l'ange de Yahweh lui cria du ciel et dit: « Abraham! Abraham! » Il répondit: « Me voici ». Et l’ange dit: « Ne porte pas la main sur l’enfant et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique ». Abraham, ayant levé les yeux, vit derrière lui un bélier pris dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Et Abraham nomma ce lieu: « Yahweh-Yiréh », d’où l’on dit aujourd’hui : « Sur la montagne de Yahweh, il sera vu ».
L'ange de Yahweh appela du ciel Abraham une seconde fois, en disant: « Je l’ai juré par moi-même, dit Yahweh : parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai; je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer, et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. En ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre, parce que tu as obéi à ma voix ». Abraham retourna vers ses serviteurs et, s’étant levés, ils s'en allèrent ensemble à Bersabée. Et Abraham habita à Bersabée.
Le songe de Jacob (Gn 28, 10-22)
Jacob partit de Bersabée et s'en alla à Haran. Il arriva dans un lieu; et il y passa la nuit, parce que le soleil était couché. Ayant pris une des pierres qui étaient là, il en fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu. Il eut un songe: et voici, une échelle était posée sur la terre et son sommet touchait au ciel: et voici, sur elle des anges de Dieu montaient et descendaient, et au haut se tenait Yahweh. Il dit: « Je suis Yahweh, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. Cette terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t'étendras à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, je suis avec toi, et je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce pays. Car je ne t'abandonnerai point que je n'aie fait ce que je t’ai dit ».
Jacob s'éveilla de son sommeil et il dit: « Certainement Yahweh est en ce lieu, et moi je ne le savais pas! » Saisi de crainte, il ajouta: « Que ce lieu est redoutable! C'est ici la maison de Dieu, c'est ici la porte du ciel! » S’étant levé de bon matin, Jacob prit la pierre dont il avait fait son chevet, la dressa pour monument et versa de l'huile sur son sommet.
Il nomma ce lieu Béthel; mais primitivement la ville s'appelait Luz.
Et Jacob fit un vœu en disant: « Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais; s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne heureusement à la maison de mon père, Yahweh sera mon Dieu; cette pierre que j'ai dressée pour monument sera une maison de Dieu, et je vous paierai la dîme de tout ce que vous me donnerez ».
Moïse s’enfuit en Madiân (Ex 2, 11-15)
En ce temps-là, Moïse, devenu grand, se rendit vers ses frères, et il fut témoin de leurs pénibles travaux : il vit un Égyptien qui frappait un Hébreu d'entre ses frères. Ayant tourné les yeux de côté et d'autre, et voyant qu'il n'y avait là personne, il tua l'Égyptien et le cacha dans le sable. Il sortit encore le jour suivant, et voici, deux Hébreux se querellaient. Il dit au coupable : « Pourquoi frappes-tu ton camarade? » Et cet homme répondit: « Qui t'a établi chef et juge sur nous? Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l'Égyptien? » Moïse fut effrayé, et il dit: « Certainement la chose est connue ». Pharaon, ayant appris ce qui s'était passé, cherchait à faire mourir Moïse; mais Moïse s'enfuit de devant Pharaon; et il se retira dans le pays de Madiân, et il s’assit près d'un puits.
Moïse s’enfuit en Madiân (Ex 2, 16-21)
Le prêtre de Madiân avait sept filles. Elles vinrent puiser de l'eau, et elles remplirent les auges pour abreuver le troupeau de leur père. Les bergers étant arrivés, les chassèrent; alors Moïse se leva, prit leur défense et fit boire leur troupeau. Quand elles furent de retour auprès de Raguel, leur père, il dit: « Pourquoi revenez-vous si tôt aujourd'hui? » Elles répondirent: « Un Égyptien nous a délivrées de la main des bergers, et même il a puisé pour nous de l'eau et il a fait boire le troupeau ». Il dit à ses filles: « Où est-il? Pourquoi avez-vous laissé cet homme? Rappelez-le, pour qu'il prenne quelque nourriture ». Moïse consentit à demeurer chez cet homme, qui lui donna pour femme Sephora, sa fille.
Le buisson ardent (Ex 3, 1-12)
Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert, et arriva à la montagne de Dieu, à Horeb. L'ange de Yahweh lui apparut en flamme de feu, du milieu du buisson. Et Moïse vit, et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait pas. Moïse dit: « Je veux faire un détour pour considérer cette grande vision, et voir pourquoi le buisson ne se consume point ». Yahweh vit qu'il se détournait pour regarder; et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: « Moïse! Moïse! » Il répondit: « Me voici. » Dieu dit: « N'approche pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte ». Il ajouta: « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ». Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu. Yahweh dit: « J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai entendu le cri que lui font pousser ses exacteurs, car je connais ses douleurs. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et pour le faire monter de ce pays dans une terre fertile et spacieuse, dans une terre où coulent le lait et le miel, au lieu qu'habitent les Chananéens, les Héthéens, les Amorrhéens, les Phérézéens, les Hévéens et les Jébuséens. Et maintenant voici, le cri des enfants d'Israël est venu jusqu'à moi, et j'ai vu l'oppression que font peser sur eux les Égyptiens. Et maintenant, va, je t'envoie auprès de Pharaon, pour faire sortir mon peuple, les enfants d'Israël ».
Moïse dit à Dieu: « Qui suis-je, pour aller vers Pharaon et pour faire sortir d'Égypte les enfants d'Israël? » Dieu dit: « Je serai avec toi; et ceci sera pour toi le signe que c'est moi qui t'ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple d'Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne ».
Départ de Moïse de Madiân et retour en Égypte (Ex 4, 18-20)
Moïse s'en alla. De retour auprès de Jéthro, son beau-père, il lui dit: « Laisse-moi, je te prie, et retourne auprès de mes frères qui sont en Égypte, pour voir s'ils sont encore vivants ». Jéthro dit à Moïse: « Va en paix ». Yahweh dit à Moïse, en Madiân: « Va, retourne en Égypte, car tous ceux qui en voulaient à ta vie sont morts ». Moïse prit donc sa femme et ses fils, et, les ayant fait monter sur des ânes, il retourna au pays d'Égypte; Moïse prit dans sa main le bâton de Dieu.
Circoncision du fils de Moïse (Ex 4, 24-26)
Sur la route, dans un lieu où Moïse passa la nuit, Yahweh vint à sa rencontre et voulut le faire mourir.
Séphora prit une pierre tranchante, coupa le prépuce de son fils, et en toucha les pieds de Moïse, en disant: « Tu es pour moi un époux de sang! » Et Yahweh le laissa. C'est alors qu'elle dit: « Époux de sang! » à cause de la circoncision.
Les Égyptiens à la poursuite d’Israël (Ex 14, 5-14)
On annonça au roi d'Égypte que le peuple avait pris la fuite. Alors le cœur de Pharaon et celui de ses serviteurs furent changés à l'égard du peuple ; ils dirent: « Qu'avons-nous fait de laisser aller Israël et de nous priver de ses services? » Et Pharaon fit atteler son char, et il prit son peuple avec lui. Il prit six cents chars d'élite, et tous les chars de l'Égypte, et sur tous, il y avait des chefs. Yahweh endurcit le cœur de Pharaon, roi d'Égypte, et Pharaon poursuivit les enfants d'Israël ; et les enfants d'Israël étaient sortis par une main élevée. Les Égyptiens les poursuivirent donc et les atteignirent comme ils étaient campés près de la mer ; tous les chevaux des chars de Pharaon, ses cavaliers et son armée les atteignirent près de Phihahiroth, vis-à-vis de Beelsephon. Pharaon approchait. Les enfants d'Israël levèrent les yeux, et voici, les Égyptiens étaient en marche derrière eux; et les enfants d'Israël, saisis d’une grande frayeur, poussèrent des cris vers Yahweh. Ils dirent à Moïse: « N'y avait-il donc pas des sépulcres en Égypte, que tu nous aies menés mourir au désert? Que nous as-tu fait, en nous faisant sortir d'Égypte? N'est-ce pas là ce que nous te disions en Égypte: ‘Laisse-nous servir les Égyptiens, car nous aimons mieux servir les Égyptiens que de mourir au désert’? » Moïse répondit au peuple: « N’ayez point de crainte, restez en place, et regardez le salut que Yahweh va vous accorder en ce jour; car les Égyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez jamais. Yahweh combattra pour vous, et vous, tenez-vous tranquilles ».
Miracle de la mer (Ex 14, 15- 31)
Yahweh dit à Moïse: « Pourquoi cries-tu vers moi? Dis aux enfants d'Israël de se mettre en marche. Toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer, et divise-la; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à sec. Et moi, je vais endurcir le cœur des Égyptiens pour qu'ils y entrent après eux, et je ferai éclater ma gloire dans Pharaon et dans toute son armée, ses chars et ses cavaliers. Et les Égyptiens sauront que je suis Yahweh, quand j’aurai fait éclater ma gloire sur Pharaon, ses chars et ses cavaliers ». L'ange de Dieu, qui marchait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux. Elle vint se mettre entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël, et cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre elle éclairait la nuit; et les deux camps n'approchèrent point l'un de l'autre pendant toute la nuit. Moïse ayant étendu sa main sur la mer, Yahweh refoula la mer par un vent impétueux d'orient qui souffla toute la nuit; il mit la mer à sec, et les eaux se divisèrent. Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer à sec, et les eaux formaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent, et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer. À la veille du matin, Yahweh, dans la colonne de feu et de fumée, regarda le camp des Égyptiens, et jeta l’épouvante dans le camp des Égyptiens. Il fit tomber les roues hors de leurs chars, qui n’avançaient plus qu’à grand’peine. Les Égyptiens dirent alors: « Fuyons devant Israël, car Yahweh combat pour lui contre l’Égypte ». Yahweh dit à Moïse: « Étends ta main sur la mer, et les eaux reviendront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers ». Moïse étendit sa main sur la mer, et au point du jour, la mer reprit sa place habituelle ; les Égyptiens en fuyant la rencontrèrent, et Yahweh culbuta les Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux, en revenant, couvrirent les chars, les cavaliers et toute l'armée de Pharaon qui étaient entrés dans la mer à la suite des enfants d'Israël, et il n'en échappa pas un seul. Mais les enfants d'Israël avaient marché à sec au milieu de la mer, les eaux ayant formé pour eux une muraille à droite et à gauche. En ce jour-là, Yahweh délivra Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit sur le rivage de la mer les Égyptiens qui étaient morts. Israël vit la main puissante que Yahweh avait montrée à l’égard des Égyptiens; et le peuple craignit Yahweh, et il crut à Yahweh et à Moïse, son serviteur.
Moïse sur la montagne (Ex 24, 12-18)
Yahweh dit à Moïse: « Monte vers moi sur la montagne, et restes-y; je te donnerai des tables de pierre, la loi et les préceptes que j'ai écrits pour leur instruction ». Moïse se leva, avec Josué, son serviteur, et Moïse monta vers la montagne de Dieu. Il dit aux anciens: « Attendez-nous ici, jusqu'à ce que nous revenions auprès de vous. Voici Aaron et Hur seront avec vous; si quelqu'un a un différend, qu’il s’adresse à eux ». Moïse monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne; la gloire de Yahweh reposa sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours. Le septième jour, Yahweh appela Moïse au milieu de la nuée. L'aspect de la gloire de Yahweh était, aux yeux des enfants d'Israël, comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne. Moïse entra au milieu de la nuée, et monta sur la montagne; et Moïse demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits.
Remise à Moïse des tables de la Loi (Ex 31, 18)
Lorsque Yahweh eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu.
Le veau d'or (Ex 32, 1-20)
Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s'assembla autour d'Aaron, et lui dit: « Allons! Fais-nous un dieu qui marche devant nous. Car pour ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d'Égypte, nous ne savons ce qu'il en est devenu ». Aaron leur dit: « Ôtez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi ». Tout le monde ôta les anneaux d'or qu’ils avaient aux oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, façonna l'or au burin, et fit un veau en fonte. Et ils dirent: « Israël, voici ton dieu, qui t'a fait monter du pays d'Égypte ». Ayant vu cela, Aaron construisit un autel devant l’image, et il s'écria: « Demain, il y aura fête en l'honneur de Yahweh! » Le lendemain, s’étant levés de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices pacifiques; et le peuple s'assit pour manger et pour boire, puis ils se levèrent pour se divertir. Yahweh dit à Moïse: « Va, descends; car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Égypte, s'est conduit très mal. Ils se sont bien vite détournés de la voie que je leur avais prescrite; ils se sont fait un veau en fonte, ils se sont prosternés devant lui, et ils lui ont offert des sacrifices, et ils ont dit: ‘Israël! Voici ton dieu, qui t'a fait monter du pays d'Égypte’ ». Yahweh dit à Moïse: « Je vois que ce peuple est un peuple au cou raide. Maintenant laisse-moi : que ma colère va s’embrase contre eux, et que je les consume ! Mais je ferai de toi une grande nation ». Moïse implora Yahweh, son Dieu, et dit: « Pourquoi, Yahweh, votre colère s'embraserait-elle contre votre peuple, que vous avez fait sortir du pays d'Égypte par une grande puissance et par une main forte? Pourquoi les Égyptiens diraient-ils: C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir, c'est pour les faire périr dans les montagnes et pour les anéantir de dessus la terre? Revenez de l'ardeur de votre colère, et repentez-vous du mal que vous voulez faire à votre peuple. Souvenez-vous d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, vos serviteurs, auxquels vous avez dit, en jurant par vous-même: Je multiplierai votre postérité comme les étoiles du ciel, et ce pays dont je leur ai parlé, je le donnerai à vos descendants, et ils le posséderont à jamais ». Et Yahweh se repentit du mal qu'il avait parlé de faire à son peuple. Moïse revint et descendit de la montagne, ayant dans sa main les deux tables du témoignage, tables écrites sur leurs deux côtés ; elles étaient écrites sur l'une et l'autre face. Les tables étaient l'ouvrage de Dieu, et l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables. Josué entendit le bruit que faisait le peuple en poussant des cris, et il dit à Moïse: « Il y a un cri de bataille dans le camp ! ». Moïse répondit: « Ce n'est ni un bruit de cri de victoire, ni un bruit de cris de défaite; j'entends la voix de gens qui chantent ». Lorsqu’il fut près du camp, il vit le veau et les danses. Et la colère de Moïse s'enflamma; il jeta de ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne. Et, prenant le veau qu'ils avaient fait, il le brûla au feu, le broya jusqu’à le réduire en poudre, répandit cette poudre sur l'eau, et en fit boire aux enfants d'Israël.
Zèle des Lévites (Ex 32, 25-35)
Moïse vit que le peuple n’avait plus de frein, parce qu'Aaron lui avait ôté tout frein, l’exposant à devenir une risée parmi ses ennemis. Et Moïse se plaça à la porte du camp, et il dit: « À moi ceux qui sont pour Yahweh! » Et tous les enfants de Lévi se rassemblèrent auprès de lui. Il leur dit: « Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël: Que chacun de vous mette son épée à son côté; passez et repassez dans le camp d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, chacun son ami, chacun son parent! ». Les enfants de Lévi firent ce qu'ordonnait Moïse, et il périt ce jour-là environ trois mille hommes du peuple. Moïse dit: « Consacrez-vous aujourd'hui à Yahweh, puisque chacun de vous a été contre son fils et son père, afin qu'il vous donne aujourd'hui une bénédiction ». Le lendemain, Moïse dit au peuple: « Vous avez commis un grand péché. Et maintenant je vais monter vers Yahweh, peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché ». Moïse retourna vers Yahweh et dit: « Ah! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait un dieu d'or. Pardonne maintenant leur péché; sinon, effacez-moi de votre livre que vous avez écrit ». Yahweh dit à Moïse: « C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. Va maintenant, conduis le peuple où je t'ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma visite, je les punirai de leur péché ». C’est ainsi que Yahweh frappa le peuple, parce qu'ils avaient fait le veau qu’Aaron avait fait.
Renouvellement de l’Alliance. Les tables de la Loi (Ex 34, 1-4)
Yahweh dit à Moïse: « Taille deux tables de pierre comme les premières, et j'y écrirai les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées : Sois prêt pour demain, et tu monteras dès le matin sur la montagne de Sinaï; tu te tiendras là devant moi, au sommet de la montagne. Que personne ne monte avec toi, et que personne ne se montre nulle part sur la montagne, et même que ni brebis ni bœufs ne paissent du côté de cette montagne ». Moïse tailla donc deux tables de pierre comme les premières; et, s’étant levé de bonne heure, il monta sur la montagne de Sinaï, selon que Yahweh le lui avait ordonné ; et il prit dans sa main les deux tables de pierre.
Révolte de Koré, Dathan et Abiram (Nb 16, 1-35)
Coré, fils d’Isaar, fils de Caath, fils de Lévi, se fit des partisans, avec Dathan et Abiram, fils d'Eliab, et Hon, fils de Phéleth, ceux-ci fils de Ruben, et ils se soulevèrent en présence de Moïse, ayant avec eux deux cent cinquante hommes des enfants d'Israël, princes de l'assemblée, appelés aux conseils et gens de renom. Ils s'attroupèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent: « C'en est assez! Car toute l'assemblée, tous sont saints, et Yahweh est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de Yahweh? » Quand Moïse entendit cela, il tomba sur son visage. Il parla à Koré et à toute sa troupe en disant: « Demain, Yahweh fera connaître celui qui est à lui et qui est saint, et il le fera approcher de lui; celui qu'il aura choisi, il le fera approcher de lui. Faites ceci : prenez des encensoirs, Koré et toute sa troupe. Demain, mettez-y du feu, et jetez dessus du parfum devant Yahweh; celui que Yahweh choisira, c'est lui qui est saint. C'en est assez, enfants de Lévi! » Moïse dit à Koré: « Écoutez donc, enfants de Lévi. Est-ce trop peu pour vous que le Dieu d'Israël vous ait séparés de l'assemblée d'Israël en vous faisant approcher de lui, pour faire le service de la Demeure de Yahweh, et pour vous tenir devant l'assemblée pour faire son service? Il t’a fait approcher de lui, toi et tous tes frères, les enfants de Lévi, avec toi, et vous ambitionnez encore le sacerdoce! C'est pour cela que toi et toute ta troupe, vous vous assemblez contre Yahweh! Et Aaron, qui est-il, pour que vous murmuriez contre lui? » Moïse fit appeler Dathan et Abiram, fils d'Éliab ; et ils dirent: « Nous ne monterons pas. N'est-ce pas assez de nous avoir fait sortir d'un pays où coulent le lait et le miel pour nous faire mourir au désert, que tu t’ériges en maître sur nous? Ah ! Ce n'est pas dans un pays où coulent le lait et le miel que tu nous as conduits ; ce ne sont pas des champs et des vignes que tu nous as donnés en possession ! Penses-tu crever les yeux de ces gens? Nous ne monterons pas ! » Moïse, très irrité, dit à Yahweh: « N'ayez point d’égard à leur oblation. Je ne leur ai pas même pris un âne, et je n'ai fait de mal à aucun d'eux ». Moïse dit à Koré: « Toi et toute ta troupe, trouvez-vous demain devant Yahweh, toi et eux, avec Aaron. Prenez chacun votre encensoir, mettez-y du parfum et présentez chacun votre encensoir devant Yahweh: deux cent cinquante encensoirs; toi aussi et Aaron, vous prendrez chacun votre encensoir ». Ils prirent chacun leur encensoir, y mirent du feu et y jetèrent du parfum, et ils se tinrent à l'entrée de la tente de réunion, avec Moïse et Aaron. Koré avait convoqué toute l'assemblée contre Moïse et Aaron, à l'entrée de la tente de réunion. Alors la gloire de Yahweh apparut à toute l'assemblée. Et Yahweh parla à Moïse et à Aaron, en disant: « Séparez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un instant ». Et ils tombèrent sur leur visage, et dirent: « O Dieu, Dieu des esprits de toute chair, un seul homme a péché, et tu t'irriterais contre toute l'assemblée ! » Yahweh parla à Moïse, en disant: « Parle à l'assemblée et dis: Écartez-vous tout à l’entour de la demeure de Koré, de Dathan et d'Abiram ». Moïse se leva et alla vers Dathan et Abiram, et des anciens d'Israël allèrent après lui. Il parla à l'assemblée, en disant: « Éloignez-vous des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien de ce qui leur appartient, de peur que vous ne périssiez, enveloppés dans tous leurs péchés ». Ils s’écartèrent tout à l’entour de la demeure de Koré, de Dathan et d'Abiram. Alors Dathan et Abiram étant sortis se tinrent à l'entrée de leurs tentes, avec leurs femmes, leurs fils et leurs petits-enfants. Moïse dit: « Vous connaîtrez à ceci que Yahweh m'a envoyé pour faire toutes ces œuvres, et que je n'agis pas de moi-même : si ces gens meurent comme meurent tous les hommes, et si leur sort est celui de tous les hommes, ce n'est pas Yahweh qui m'a envoyé; mais si Yahweh fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient, et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez que ces gens ont méprisé Yahweh ». Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs familles, avec tous les gens de Koré et tous leurs biens. Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait; et la terre les recouvrit, et ils disparurent du milieu de l'assemblée. Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri; car ils disaient: « Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse! » Un feu sortit d'auprès de Yahweh et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum.
Voici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d'Israël, avant de mourir.
Il dit: Yahweh est venu de Sinaï, il s'est levé pour eux de Séïr, il a resplendi de la montagne de Pharan, il est sorti du milieu des saintes myriades ; de sa droite jaillissaient pour eux des jets de lumière, il aime aussi les peuples; tous ses saints sont dans ta main, eux sont assis à tes pieds, et chacun recueille ta parole.
Moïse nous a prescrit une loi, héritage de l'assemblée de Jacob. Il devint roi en Jésurun, lorsque s'assemblèrent les chefs du peuple, et les tribus d'Israël. Que Ruben vive et qu'il ne meure point, et que ses hommes ne soient pas réduits à un petit nombre!
Ceci est pour Juda ; il dit: Écoute, ô Yahweh! la voix de Juda, et ramène-le vers son peuple. De son bras il combattra pour Israël, et tu lui viendras en aide contre ses ennemis!
Il dit pour Lévi: Ton Urim et ton Thummim sont confiés à ton homme saint, que tu as éprouvé à Massa, avec qui tu as contesté aux eaux de Meriba, qui a dit de son père et de sa mère: « Je ne les ai pas vus », qui n’a pas reconnu ses frères, et ne sait rien de ses enfants. Car ils observent ta parole, et ils ont gardé ton alliance; ils enseignent tes ordonnances à Jacob, et ta loi à Israël; ils présentent l'encens à tes narines, et l'holocauste sur ton autel. Bénis sa force, ô Yahweh! Agrée l'œuvre de ses mains ; brise les reins de ses adversaires, et de ceux qui le haïssent ; qu’ils ne se relèvent plus!
Il dit pour Benjamin: Bien-aimé de Yahweh, il habitera en sécurité auprès de lui. Yahweh le protège continuellement, entre ses épaules il repose.
Il dit pour Joseph: Béni de Yahweh est son pays ; à lui le précieux don du ciel, la rosée, les eaux de l’abîme étendu en bas, les produits excellents que fait mûrir le soleil, les fruits excellents des mois, les meilleurs produits des montagnes antiques, les dons excellents des collines éternelles, les dons excellents de la terre et de son abondance. Que la faveur de celui qui habita dans le buisson vienne sur la tête de Joseph, sur le haut de la tête du prince de ses frères! À son taureau premier-né, à lui est la gloire; ses cornes sont les cornes du buffle; il en frappera tous les peuples ensemble, jusqu'aux extrémités de la terre. Telles sont les myriades d'Ephraïm, tels sont les milliers de Manassé.
Il dit pour Zabulon: Réjouis-toi, Zabulon, dans tes courses, et toi, Issachar, dans tes tentes! Ils appellent les peuples à venir sur la montagne; là, ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l'abondance de la mer, et les richesses cachées dans le sable.
Il dit pour Gad: Béni soit celui qui met Gad au large! Il est couché comme une lionne ; il déchire le bras, même la tête. Il s’est choisi les prémices du pays : car là est cachée une part de chef, et il a marché en tête du peuple, il a accompli la justice de Yahweh, et ses jugements avec Israël.
Il dit pour Dan: Dan est un jeune lion, qui s'élance de Basan.
Il dit pour Nephthali: Nephthali, rassasié de faveurs, et comblé des bénédictions de Yahweh, prend possession de la mer et du midi!
Il dit pour Aser: Béni soit Aser entre les enfants de Jacob!
Qu'il soit le favori de ses frères, et qu'il trempe son pied dans l'huile! Que tes verrous soient de fer et d'airain, et que ton repos dure autant que tes jours!
Nul, ô Jésurun, n'est semblable au Dieu, qui marche sur les cieux pour venir à ton secours, et, dans sa majesté, sur les nues. C’est un refuge que le Dieu des temps antiques, il te soutient de ses bras éternels ; il chasse devant toi l'ennemi, et il dit: « Détruis ! ». Israël habite en sécurité ; la source de Jacob coule à part, dans un pays de blé et de vin, et son ciel distille la rosée. Heureux es-tu, Israël! Qui est, comme toi, un peuple sauvé par Yahweh, le bouclier de ton secours, et l'épée de ta gloire? Tes ennemis feindront devant toi, et toi, tu marcheras sur leurs hauteurs.
Moïse monta, des plaines de Moab, sur le mont Nébo, au sommet du Phasga, en face de Jéricho. Et Yahweh lui montra tout le pays: Galaad jusqu'à Dan, tout Nephthali et le pays d'Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu'à la mer occidentale, le Négeb, le district du Jourdain, la vallée de Jéricho qui est la ville des palmiers, jusqu'à Ségor. Et Yahweh lui dit: « C'est là le pays au sujet duquel j’ai fait serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta postérité. Je te l'ai fait voir de tes yeux; mais tu n'y entreras point ». Moïse, le serviteur de Yahweh, mourut là, dans le pays de Moab, selon l'ordre de Yahweh. Et il l'enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Phogor. Aucun homme n'a connu son sépulcre jusqu'à ce jour. Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu'il mourut; sa vue n'était point affaiblie, et sa vigueur n'était point passée. Les enfants d'Israël pleurèrent Moïse, dans les plaines de Moab, pendant trente jours, et les jours des pleurs pour le deuil de Moïse furent accomplis. Josué, fils de Nun, était rempli de l'esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les enfants d'Israël lui obéirent et firent selon que Yahweh l’avait ordonné à Moïse. Il ne s’est plus levé en Israël de prophète semblable à Moïse, que Yahweh connaissait face à face, ni quant à tous les signes et miracles que Dieu l'envoya faire, dans le pays d'Égypte, sur Pharaon, sur tous ses serviteurs et sur tout son pays, ni quant à toute sa main puissante et à toutes les choses terribles que Moïse accomplit sous les yeux de tout Israël.
Meurtre d’Holopherne (Jdt 13, 1-10)
Quand le soir fut venu, les serviteurs d’Holopherne se hâtèrent de regagner leurs tentes; et Vagao, ayant fermé les portes de la chambre, s’en alla. Tous étaient appesantis par le vin, et Judith restait seule dans la chambre. Holopherne était étendu sur son lit, plongé dans l’assoupissement d’une complète ivresse. Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors devant la chambre, et de faire le guet. Debout devant le lit, Judith pria quelque temps avec larmes, remuant les lèvres en silence: « Seigneur, Dieu d’Israël, disait-elle, fortifiez-moi, et jetez en ce moment un regard favorable sur l'œuvre de mes mains, afin que, selon votre promesse, vous releviez votre ville de Jérusalem, et que j’achève ce que j’ai cru possible par votre assistance ». Ayant dit ces paroles, elle s’approche de la colonne qui était à la tête du lit d'Holopherne, détacha son épée qui y était suspendue et, l’ayant tirée du fourreau, elle saisit les cheveux d’Holopherne, en disant : « Seigneur Dieu, fortifiez-moi à cette heure! » Et de deux coups sur la nuque, elle lui trancha la tête. Puis elle détacha le rideau des colonnes et roula par terre le corps décapité; et, sortant sans retard, elle donna la tête d'Holopherne à sa servante, en lui ordonnant de la meettre dans son sac. Elles partirent ensuite toutes deux, selon leur coutume, comme pour aller prier, et, après avoir traversé le camp et contourné la vallée, elles arrivèrent à la porte de la ville.
Histoire d’Héliodore (2 Mac 3, 1-28)
Pendant que les habitants de la ville sainte jouissaient d’une paix entière, et que les lois étaient encore exactement observées, grâce à la piété du grand prêtre Onias et à sa haine du mal, il arrivait que les rois eux-mêmes honoraient le saint lieu et ornaient le temple de dons magnifiques, au point que Séleucus, roi d'Asie, fournissait de son revenu toute la dépense nécessaire au service des sacrifices. Mais un certain Simon de la tribu de Benjamin, constitué administrateur du temple, entra en lutte avec le grand prêtre au sujet de l’intendance du marché de la ville. Comme il ne pouvait l'emporter sur Onias, il alla trouver Apollonius, fils de Thrasée, le gourveneur militaire, à cette époque, de Cœlé-Syrie et de la Phénicie. Il lui rapporta que le trésor sacré de Jérusalem était rempli de sommes énormes, d’une quantité incalculable de richesses, nullement en rapport avec la dépense nécessaire pour les sacrifices, et qu’il était possible de faire passer tout ce trésor entre les mains du roi.
Dans un entretien avec le roi, Apollonius lui donna avis des richesses qu'on lui avait signalées, et celui-ci choisit Héliodore, qui était préposé aux affaires de l’État et l'envoya avec ordre d’exécuter l'enlèvement des susdites richesses. Héliodore se mit aussitôt en route, sous le prétexte d’inspecter les villes de Cœlé-Syrie et de Phénicie mais en réalité pour exécuter le dessein du roi.
Arrivé à Jérusalem, Héliodore fut reçu amicalement par le grand prêtre et par la ville ; puis il raconta ce qu'on lui avait appris et exposa le but de sa présence, en demandant si vraiment les choses étaient ainsi. Alors le grand prêtre lui représenta que le trésor renfermait les dépôts des veuves et des orphelins; qu’une partie de l’argent appartenait à Hircan, fils de Tobie, homme très considérable; que la situation n’était pas ce que disait le calomniateur impie, Simon, mais que toutes ces richesses se réduisaient à quatre cents talents d'argent et deux cents talents d'or; que d’ailleurs il était tout à fait impossible de dépouiller ceux qui s'étaient confiés à la sainteté de ce lieu, à la majesté inviolable d'un temple vénéré dans tout l’univers. Mais lui, en vertu des ordres qu'il avait reçus du roi, soutenait absolument que cet argent devait être porté dans le trésor royal. Ayant donc fixé un jour, il allait entrer pour inspecter ces richesses avant d’en disposer, ce qui causa dans la ville une grande perturbation. Les prêtres se prosternèrent devant l'autel, revêtus de leurs habits sacerdotaux et, en se tournant vers le ciel, ils priaient celui qui avait fait la loi sur les dépôts de conserver ces biens intacts à ceux qui les avaient déposés. En voyant le visage du grand prêtre, on se sentait blessé jusqu’au plus intime de l’âme ; car sa figure et l'altération de son teint attestaient l’agonie de son âme. La consternation peinte de toute sa personne et le frisson de son corps révélaient à tous les égards l’affliction de son cœur. Les habitants se précipitaient par troupes hors de leurs maisons et priaient tous ensemble pour que le saint lieu ne fût pas livré à l’opprobre. Les femmes, la poitrine couverte de sacs, remplissaient les rues; celles des jeunes filles qui étaient renfermées, couraient les unes aux portes, les autres vers les murailles ; quelques-unes regardaient par les fenêtres ; toutes, les mains étendues vers le ciel, faisaient entendre des supplications. L’abattement de cette foule confuse et l’attente pleine d’angoisse du grand prêtre excitaient le pitié. Pendant que les Juifs suppliaient le Seigneur tout-puissant de garder intacts, en toute sûreté, les dépôts à ceux qui les avaient confiés, Héliodore exécutait son dessein. Déjà il était là avec ses satellites près du trésor, lorsque le Souverain des esprits, le dominateur de toute puissance, fit une grande manifestation, de sorte que tous ceux qui avaient osé venir là, atteints par la force de Dieu, furent frappés d’impuissance et d’épouvante. À leurs yeux apparut un cheval monté par un cavalier terrible, et richement caparaçonné; s’élançant avec impétuosité, il agita sur Héliodore ses pieds de devant ; le cavalier paraissait avoir une armure d'or. En même temps, lui apparurent deux autres jeunes hommes, pleins de force, brillants d’un vif éclat et vêtus d'habits magnifiques; s'étant placés l'un d'un côté, l'autre de l'autre, ils le flagellaient sans relâche, lui portant une multitude de coups. Héliodore tomba subitement par terre, environné de profondes ténèbres ; on le ramassa, pour le mettre dans une litière ; et cet homme qui venait d'entrer dans la chambre du susdit trésor avec une suite nombreuse de coureurs et de satellites armés, on l’emporta incapable de s'aider lui-même et ayant visiblement éprouvé la puissance de Dieu.
Vocation d’Ezéchiel – Vision du char (Ez 1, 1-10)
La trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour, comme j'étais parmi les captifs, près du fleuve Chobar, les cieux s'ouvrirent et je vis des visions de Dieu. Le cinquième jour du mois, c'était la cinquième année de la captivité du roi Joachin, la parole de Yahweh fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve du Chobar, et là, la main de Yahweh fut sur lui. Je vis, et voici qu’un vent de tempête venait du septentrion, et une grande nuée, et une masse de feu qui resplendissait alentour ; et au milieu d’elle on voyait comme l’aspect d’un métal plongé dans le feu. Et au milieu je vis la ressemblance de quatre êtres vivants, et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine. Chacun avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes. Leurs pieds étaient des pieds droits, et la plante de leurs pieds était comme la plante du pied d'un veau ; ils étincelaient comme l’aspect de l'airain poli. Des mains d'homme sortaient de dessous leurs ailes, sur leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre; ils ne tournaient point en marchant ; chacun allait devant soi. Et voici quelle était la ressemblance de leurs faces : une face d’hermine par devant, une face de lion à droite à tous les quatre, une face de taureau à gauche à tous les quatre, et une face d’aigle à tous les quatres. Et telles étaient leurs faces. Leurs ailes se déployaient au-dessus d’eux; chacun avait deux ailes qui rejoignaient celles de l'autre, et deux ailes qui couvraient son corps. Chacun allait devant soi ; là où l'esprit les faisait aller, ils allaient ; ils ne tournaient pas en allant. L'aspect de ces êtres vivants ressemblait à des charbons ardents ; c'était comme l'aspect des lampes ; le feu circulait entre les êtres, le feu était éblouissant, et du feu sortaient des éclairs. Et les êtres vivants couraient en tous sens, comme l’aspect de la foudre. Et je regardai les êtres vivants; et voici une roue à terre auprès d’eux, devant leurs quatre faces. L’aspect des roues et leur forme étaient ceux de la pierre de Tharsis, et toutes quatre étaient semblables; leur aspect et leur forme étaient comme si une roue était au milieu d'une autre roue. En avançant, elles allaient sur leurs quatre côtés et ne se retournaient pas dans leur marche. Leurs jantes étaient d’une hauteur effrayante, et les jantes des quatre roues étaient remplies d'yeux tout autour. Quand les êtres allaient, les roues allaient aussi à côté d'eux, et quand les êtres s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Là où l'esprit les poussait à aller, ils y allaient, l’esprit les y poussant, et les roues s'élevaient avec eux ; car, l’esprit de l’être vivant était dans les roues. Quand ils allaient, elles allaient; quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; et quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient avec eux ; car l'esprit de l’être vivant était dans les roues. Au-dessus des têtes des êtres vivants, était la ressemblance d’un firmament, pareil à un cristal éblouissant ; il était étendu au-dessus de leurs têtes. Et sous le firmament se dressaient leurs ailes, l'une vers l'autre, et chacun en avait deux qui lui couvraient le corps de chaque côté. Et j'entendis le bruit de leurs ailes, quand ils allaient, comme le bruit de grandes eaux, comme la voix du Tout-Puissant, un bruit tumultueux comme celui d'un camp; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Et il se faisait un bruit partant du firmament étendu sur leurs têtes; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, il y avait comme l’aspect d’une pierre de saphir, en forme de trône; et sur cette ressemblance de trône, il semblait y avoir comme une figure d'homme au-dessus. Au-dedans et alentour, je vis comme une forme de métal, comme un aspect de feu, depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessus ; et depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessous, je vis comme l’apect du feu, et il y avait de l’éclat tout autour de lui. Comme l'aspect de l'arc qui est dans la nuée en un jour de pluie, tel était l'aspect de l’éclat tout autour de lui. Tel était l’aspect de la ressemblance de la gloire de Yahweh. À cette vue, je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. Il me dit: « Fils de l'homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai ». Et comme il me parlait, l'Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds, et j'entendis celui qui me parlait. Il me dit: « Fils de l'homme, je t'envoie vers les enfants d'Israël, vers les peuples rebelles, qui se sont révoltés contre moi; eux et leurs pères ont péché contre moi, même jusqu'à ce jour. Ces fils à la face impudente et au cœur endurci, c’est vers eux que je t'envoie. Et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Yahweh. Pour eux, qu'ils écoutent ou n'écoutent point, car c'est une maison de rebelles, ils sauront qu'il y a eu un prophète au milieu d'eux. Et toi, fils de l'homme, ne les crains pas et n’aie pas peur de leurs paroles, car tu es avec des chardons et des épines, et tu habites avec des scorpions. N’aie pas peur de leurs paroles et ne redoute pas leurs faces, car c’est une maison de rebelles. Et tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent ou n'écoutent pas, car ce sont des rebelles. Et toi, fils de l'homme, écoute ce que je te dis : « Ne sois pas rebelle comme la maison rebelle. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donne ». Je regardai, et voici qu’une main était étendue vers moi, et voici qu’elle tenait un livre roulé. Il le déroula devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors; et ce qui y était écrit était des chants de deuil, des lamentations et des plaintes.
Conversion et perversion (Ez 33, 10-20)
Et toi, fils de l'homme, dis à la maison d'Israël: Voici que vous parlez en ces termes : « Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c'est à cause d'eux que nous dépérissons; comment pourrions-nous vivre? » Dis-leur: je suis vivant! - oracle du Seigneur Yahweh : je ne prends point plaisir à la mort du méchant, mais à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies ! Et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël? Et toi, fils de l'homme, dis aux enfants de ton peuple: La justice du juste ne le sauvera point au jour de sa transgression; et le méchant ne tombera point pour sa méchanceté le jour où il se détournera de sa méchanceté, de même que le juste ne pourra pas vivre par sa justice le jour où il péchera. Quand j’aurai dit au juste qu'il vivra certainement, si, se confiant dans sa justice, il fait le mal, on ne se rappellera plus ses œuvres justes, et, à cause du mal qu’il aura fait, à cause de lui il mourra. Et quand j’aurai dit au méchant: « Tu mourras certainement! » s'il se détourne de son péché et fait ce qui est juste et droit ; si ce méchant rend le gage, s'il restitue ce qu'il a ravi, s'il suit les préceptes qui donnent la vie, sans faire le mal, certainement il vivra ; il ne mourra pas ! On ne se rappellera plus tous les péchés qu'il a commis; il a fait ce qui est droit et juste ; il vivra certainement. Les enfants de ton peuple ont dit: « La voie du Seigneur n'est pas droite ». C'est leur voie à eux qui n'est pas droite. Quand un juste se détourne de sa justice et fait le mal, il meurt à cause de cela ; et quand un méchant se détourne de sa méchanceté et fait ce qui est droit et juste, à cause de cela il vit. Et vous dites: « La voie de Yahweh n'est pas droite ! » Je vous jugerai chacun selon vos voies, maison d'Israël !
Jonas rebelle à sa mission ; Jonas dans le ventre du poisson (Jon 1, Jon 2)
La parole de Yahweh fut adressée à Jonas, fils d'Amithi, en ces termes: « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et prêche contre elle ; car leur méchanceté est montée jusqu'à moi ». Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tharsis, loin de la face de Yahweh. Il descendit à Joppé, et trouva un vaisseau qui allait à Tharsiset, ayant payé son passage, il y descendit pour aller avec eux à Tharsis, loin de la face de Yahweh. Mais Yahweh fit souffler sur la mer, et il y eut sur la mer une grande tempête; le vaisseau menaçait de se briser. Les mariniers eurent peur; ils crièrent chacun à leur dieu, et jetèrent à la mer les objets qui étaient sur le vaisseau, pour s’alléger. Et Jonas était descendu au fond du navire; il s’était couché et dormait profondément. Alors le chef de l’équipe s'approcha de lui et lui dit: « Qu’as-tu à dormir? Lève-toi, invoque ton Dieu; peut-être Dieu pensera-t-il à nous, et nous ne périrons point! » Et ils se dirent les uns aux autres: « Venez, jetons les sorts, afin que nous sachions de qui nous vient ce mal ». Ils jetèrent les sorts, et le sort tomba sur Jonas. Alors ils lui dirent: « Dis-nous donc à cause de qui nous arrive ce mal; quelle est ta profession, d'où viens-tu, quel est ton pays et de quel peuple es-tu? » Il leur répondit: « Je suis Hébreu et j’adore Yahweh, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre ». Les hommes furent saisis d’une grande crainte, et ils lui dirent: « Qu’as-tu fait ? » Car les hommes savaient qu'il s’enfuyait loin de la face de Yahweh, parce qu'il le leur avait déclaré. Ils lui dirent: « Que te ferons-nous, pour que la mer s’apaise pour nous? » Car la mer continuait de se soulever de plus en plus. Il leur répondit: « Prenez-moi et jetez-moi à la mer, et la mer s’apaisera pour vous; car je sais que c'est à cause de moi que cette grande tempête est venue sur vous ». Les hommes ramaient pour ramener le viasseau à la terre, mais ils ne le purent pas, car la mer continuait de se soulever de plus en plus contre eux. Alors ils crièrent à Yahweh et dirent: « Ah ! Yahweh, que nous ne périssions pas pour l’âme de cet homme, et ne nous chargez pas d’un sang innocent ; car c’est vous, Yahweh, qui avez fait comme il vous a plu ». Et prenant Jonas, ils le jetèrent à la mer ; et la mer calma sa fureur. Et les hommes furent saisis d'une grande crainte pour Yahweh ; ils offrirent un sacrifice à Yahweh et firent des vœux. Et Yahweh fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas ; et Jonas fut dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits. Et des entrailles du poisson Jonas pria Yahweh, son Dieu. Il dit: De la détresse où j’étais, j'ai invoqué Yahweh, et il m'a répondu; du ventre du shéol, j'ai crié : vous avez entendu ma voix. Vous m’aviez jeté dans l'abîme, au cœur des mers, et l’onde m’environnait; tous vos flots et toutes vos vagues ont passé sur moi. Et moi, je disais: je suis chassé de devant vos yeux ; pourtant je contemplerai encore votre saint temple. Les eaux m’avaient enserré jusqu'à l’âme, l'abîme m'environnait, l’algue encerclait ma tête. J’étais descendu jusqu'aux racines des montagnes ; les verrous de la terre étaient tirés sur moi pour toujours ! Et vous avez fait remonter ma vie de la fosse, Yahweh, mon Dieu! Quand mon âme défaillait en moi, je me suis souvenu de Yahweh ; et ma prière est parvenue jusqu'à vous, à votre saint temple. Ceux qui s'attachent à des vanités futiles abandonnent l’auteur de leur grâce. Mais moi, aux accents de louange, je vous offrirai un sacrifice ; le vœu que j'ai fait, je l'accomplirai. À Yahweh est le salut ! Yahweh parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre.
Tressaille d’une grande joie, fille de Sion! Pousse des cris d’allégresse, fille de Jérusalem! Voici que ton Roi vient à toi; Il est juste, lui, et protégé de Dieu ; il est humble ; monté sur un âne, et sur un poulain, petit d'une ânesse. Je retrancherai d'Ephraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux, et l’arc du combat sera détruit. Il parlera de paix aux nations ; sa domination s’étendra d'une mer à l'autre, du fleuve jusqu'aux extrémités de la terre.