Ascendance de Jésus (Mt 1, 1-17)
Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; Juda, de Thamar, engendra Pharès et Zara; Pharès engendra Esrom; Esrom engendra Aram; Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naasson; Naasson engendra Salmon; Salmon, de Rahab, engendra Booz; Booz, de Ruth, engendra Obed; Obed engendra Jessé; Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon de la femme d'Urie; Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abia; Abia engendra Asa; Asa engendra Josaphat; Josaphat engendra Joram; Joram engendra Ozias; Ozias engendra Joatham; Joatham engendra Achaz; Achaz engendra Ezéchias; Ezéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amon; Amon engendra Josias; Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel; Salathiel engendra Zorobabel; Zorobabel engendra Abioud; Abioud engendra Eliacim; Eliacim engendra Azor; Azor engendra Sadok; Sadok engendra Achim; Achim engendra Elioud; Elioud engendra Eléazar; Eléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob; Jacob engendra Joseph l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ. Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ.
La fuite en Égypte (Mt 2,13-14)
Après leur départ, voici qu’un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit: « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je t’avertisse; car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr ». Et lui se leva, prit le petit enfant et sa mère de nuit et se retira en Égypte.
Le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)
Alors parut Jésus, venant de Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Jean s'en défendit en disant: « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et vous venez à moi! » Jésus lui répondit: « Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice ». Alors Jean le laissa faire. Jésus ayant été baptisé sortit aussitôt de l'eau, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voilà que de ces cieux une voix disait: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances ».
Tentation au désert (Mt 4, 1-11)
Alors Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Et le tentateur, s'approchant, lui dit: « Si vous êtes Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains ». Il lui répondit: « Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Alors le diable l’emmena dans la ville sainte, et, l’ayant posé sur le pinacle du temple, et lui dit: « Si vous êtes Fils de Dieu, jetez-vous en bas; car il est écrit: Il donnera pour vous des ordres à ses anges; et ils vous prendront sur leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre ». Jésus lui dit: « Il est écrit aussi: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu ». Le diable, de nouveau, l’emmena sur une montagne très élevée, et lui montrant tous les royaumes du monde, avec leur gloire, il lui dit: « Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous vous prosternerez devant moi ». Alors Jésus lui dit: « Retire-toi, Satan ; car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul ». Alors le diable le laissa, et voilà que des anges s’approchèrent pour le servir.
Appel des quatre premiers disciples (Mt 4, 18-22)
Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, dit Pierre, et André son frère, qui jetaient le filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Et il leur dit: « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes ». Eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent. S’avançant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans une barque, avec leur père Zébédée, réparant leurs filets, et il les appela. Eux, laissant à l’heure même leur barque et leur père, le suivirent.
Les Béatitudes (Mt 5, 1-12)
Voyant les foules, il monta sur la montagne et, lorsqu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.
Alors, prenant la parole, il se mit à les enseigner, en disant :
« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!
Heureux ceux qui sont affligés, car ils seront consolés!
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre!
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu!
Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu!
Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!
Heureux serez-vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.
Sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13-16)
Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on? Il n’est plus bon à rien qu'à être jeté dehors pour être foulé aux pieds par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde : une ville, située au sommet d’une montagne, ne peut être cachée. Et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Qu’ainsi votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant de bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
L’accomplissement de la Loi (Mt 5, 17-19)
Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes; je suis venu non pour abolir, mais parfaire. Car, je vous le dis en vérité, jusqu’à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. Celui donc qui aura violé l'un de ces moindres commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le royaume des cieux : mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera tenu pour grand dans le royaume des cieux.
La justice nouvelle supérieure à l'ancienne (Mt 5, 20-48)
Car je vous le dis que si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; mais qui tuera sera justiciable du tribunal. Et moi, je vous dis : quiconque se met en colère contre son frère sera justiciable du tribunal; et qui dira à son frère: Raca! sera justiciable du Sanhédrin; et qui lui dira: Fou! sera justiciable par la géhenne du feu. Si donc tu viens présenter ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; et alors viens présenter ton offrande. Accorde-toi au plus tôt avec ton adversaire, tant que tu es en chemin avec lui, de peur que l’adversaire ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'appariteur, et que tu ne sois jeté en prison. En vérité, je te le dis, tu n’en sortiras pas que tu n'aies payé le dernier sou. Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. Et moi, je vous dis: Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle, dans son cœur. Si donc ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi: car mieux vaut pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi: car mieux vaut pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne. Il a été dit aussi: Si quelqu’un répudie, qu’il lui donne un acte de répudiation.
Et moi, je vous dis : Quiconque répudie sa femme, hors le cas d’impudicité, fait qu’on sera adultère avec elle ; et que celui qui épouse une répudiée commet un adultère.
Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments. Et moi, je vous dis de ne faire aucune sorte de serments : ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu; ni par la terre, parce qu’elle est l’escabeau de ses pieds; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand Roi.
Ne jure pas non plus par ta tête, parce que tu ne peux rendre blanc ou noir un seul de tes cheveux. Mais que votre parole soit : oui, oui ; non, non. Ce qui est en plus de cela vient du Malin. Vous avez appris qu'il a été dit: œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas tenir tête au méchant; mais si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et à celui qui veut t’appeler en justice pour avoir ta tunique, abandonne encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut te faire un emprunt. Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits, comme votre Père céleste est parfait.
Faire l'aumône en secret (Mt 6, 1-4)
Gardez-vous de pratiquer votre justice aux regards des hommes, pour être vus d’eux; autrement, vous n'avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône soit dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Prier en secret (Mt 6, 5-6)
Et lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin d’être vus des hommes ; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense.Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
La vraie prière. Le Pater (Mt 6, 7-15)
Dans vos prières, ne multipliez pas les paroles, comme font les païens, qui s'imaginent devoir être exaucés à force de paroles. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez. Vous prierez donc ainsi : Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié; que votre règne arrive; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd'hui le pain nécessaire à notre subsistance; et remettez-nous nos dettes, comme nous-mêmes remettons à ceux qui nous ont doivent; et ne nous induisez point en tentation, mais délivre-nous du Malin. Car si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous remettra aussi les vôtres. Mais si vous ne remettez pas les leurs aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
Jeûner en secret (Mt 6, 16-18)
Et lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme les hypocrites, qui exténuent leur visage, pour faire paraître aux hommes qu'ils jeûnent; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin qu’il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est présent dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Le vrai trésor (Mt 6, 19-21)
Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni les vers ne consument, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
L’œil lampe du corps (Mt 6, 22-23)
La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, tout ton corps sera éclairé; mais si ton œil est gâté, tout ton corps sera dans les ténèbres. Mais si la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres!
Dieu et l'argent (Mt 6, 24)
Nul ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse.
S'abandonner à la Providence (Matthieu 6, 25-34)
C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre âme de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. L’âme n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie? Et pourquoi vous inquiétez-vous pour le vêtement? Observez les lis des champs, comment ils croissent: ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Si donc Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi? Ne vous mettez donc point en peine, en disant: Que mangerons-nous ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous? Car c’est de tout cela en effet que les païens sont en quête, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez premièrement le royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné en plus. N’ayez donc point de souci du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.
Ne pas juger (Mt 7, 1-5)
Ne jugez point, afin de n’être point jugés, car de la façon dont vous jugez, vous serez jugés, et avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré. Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu la poutre qui est dans ton œil? Ou comment peux-tu dire à ton frère: « Laisse-moi ôter la paille de ton œil », lorsqu’il y a une poutre dans le tien? Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras à ôter la paille de l'œil de ton frère.
Ne pas profaner les choses saintes (Mt 7, 6)
Ne donnez pas aux chiens les choses saintes, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent.
Efficacité de la prière (Mt 7, 7-11)
Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l'on ouvrira à qui frappe. Y a-t-il parmi vous un homme qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui lui demandent.
La Règle d’or (Mt 7, 12)
Donc, tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le aussi pour eux; car c'est la Loi et les Prophètes.
Le choix catégorique de la Vie (Matthieu 7, 13-14)
Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent; car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent!
Les faux prophètes (Mt 7, 15-20)
Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces. C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez: cueille-t-on du raisin sur les épines, ou des figues sur les ronces? Ainsi tout arbre bon porte de bons fruits, et tout arbre mauvais porte de mauvais fruits. Un arbre bon ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits, on le coupe et on le jette au feu. Donc, c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Les vrais disciples (Mt 7, 21-27)
Ce n'est pas celui qui m'aura dit: « Seigneur, Seigneur! » qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: « Seigneur, Seigneur! n'est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé? n'est-ce pas en votre nom que nous avons chassé les démons? et n'avons-nous pas, en votre nom, fait beaucoup de miracles? » Alors je leur dirai hautement: Je ne vous ai jamais connus. Éloignez-vous de moi, artisans d'iniquité! Quiconque donc entend ces paroles que je dis, et les met en pratique, sera semblable à un homme sensé, qui a bâti sa maison sur le roc: la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas été renversée, car elle avait été fondée sur la pierre. Et quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un insensé, qui a bâti sa maison sur le sable: la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et grande a été sa chute. »
Étonnement de la foule (Mt 7, 28-29)
Or, quand Jésus eut achevé ce discours, les foules étaient dans l'admiration pour son enseignement: car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs scribes.
Guérison d'un lépreux (Mt 8, 1-4)
Descendu de la montagne, des foules nombreuses le suivirent. Et voici qu'un lépreux s'approcha, se prosterna devant lui et dit: « Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir ». Il étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois guéri ». Et à l'instant sa lèpre fut guérie. Alors Jésus lui dit: « Garde-toi d'en parler à personne; mais va te montrer au prêtre, et offre le don prescrit par Moïse, en attestation pour eux ».
Le signe de Jonas (Mt 12, 38-40)
Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et dirent: « Maître, nous voudrions voir un signe de vous ». Il leur répondit: « Une génération mauvaise et adultère réclame un signe: il ne lui sera donné d'autre signe que le signe du prophète Jonas. Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits.
On demande à Jésus un signe dans le ciel (Mt 16, 1-4)
Les Pharisiens et les Sadducéens s'approchèrent et, pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Il leur répondit: « Le soir venu, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin: Aujourd'hui, de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel; mais les signes des temps, vous ne le pouvez. Une génération mauvaise et adultère réclame un signe: il ne lui sera pas donné d'autre signe que le signe de Jonas ». Et les laissant, il s'en alla.
Profession de foi et primauté de Pierre (Matthieu 16, 13-20)
Jésus, étant venu dans la région de Césarée de Philippe, interrogeait ainsi ses disciples: « Qui dit-on qu'est le Fils de l'homme? » Ils dirent: « Les uns Jean le Baptiste, d'autres Élie, d'autres Jérémie ou l'un des prophètes ». Il leur dit: « Et vous, qui dites-vous que je suis? » Simon Pierre, prenant la parole, dit: « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus lui répondit: « Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux: tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ». Alors il défendit sévèrement aux disciples de dire à personne qu'il était le Christ.
La redevance du Temple acquittée par Jésus et Pierre (Matthieu 17, 24-27)
Lorsqu'ils furent arrivés à Capharnaüm, ceux qui recueillaient les didrachmes s'approchèrent de Pierre et dirent: « Votre Maître ne paie-t-il pas les didrachmes? » Il dit: « Si ». Et quand il entra dans la maison, Jésus le prévint disant: « Que t'en semble, Simon? De qui les rois de la terre perçoivent-ils taxes ou impôt? De leurs fils ou des étrangers? » Comme il disait: « Des étrangers », Jésus lui dit: « Les fils en sont donc exempts. Mais pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l'hameçon, tire le premier poisson qui montera; puis, lui ouvrant la bouche, tu y trouveras un statère; prends-le et donne-le-leur pour moi et pour toi ».
Entrée messianique à Jérusalem (Mt, 21, 4-7)
Or ceci arriva afin que s'accomplît la parole du prophète disant: « Dites à la fille de Sion: Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et sur un ânon, fils de celle qui porte le joug. Les disciples allèrent donc et firent comme Jésus leur avait commandé. Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent sur eux leurs manteaux, et il s'assit dessus.
Ampleur cosmique de cet avènement (Mt 24, 29-31)
Aussitôt après la tribulations de ces jours, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et gloire. Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.
Le Jugement dernier (Mt 25, 31-46)
Or quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, il s'assiéra alors sur son trône de gloire, et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le pasteur sépare les brebis d'avec les boucs, et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite: « Venez, les bénis de mon Père: prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; j'ai été malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi ». Alors les justes lui répondront: « Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, et vous avons-nous donné à manger; avoir soif, et vous avons-nous donné à boire? Quand vous avons-nous vu étranger, et vous avons-nous recueilli; nu, et vous avons-nous vêtu? Quand vous avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous venus à vous? » Et le Roi leur répondra: « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ». Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche: « Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; nu, et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité ». Alors eux aussi lui répondront: « Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté? » Alors il leur répondra: « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait. Et ceux-ci s'en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle ».
Préparatifs du repas pascal. Institution de l'Eucharistie (Mt 26, 17-19 ; 26-29)
Le premier jour des Azymes, les disciples vinrent trouver Jésus, et lui dirent: « Où voulez-vous que nous vous fassions les préparatifs pour manger la pâque? » Il leur dit: « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui: Le maître (te) fait dire: Mon temps est proche, je ferai chez toi la pâque avec mes disciples ». Les disciples firent ce que Jésus leur avait commandé, et ils firent les préparatifs de la pâque. […] Pendant le repas, Jésus prit du pain et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant: « Prenez et mangez, ceci est mon corps ». Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, (le sang) de l'alliance, répandu pour beaucoup en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'à ce jour où je le boirai à nouveau avec vous dans le royaume de mon Père ».
Alors Jésus arrive avec eux en un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples: « Demeurez ici, tandis que je m'en vais là pour prier ». Ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à éprouver de la tristesse et de l'angoisse. Alors il leur dit: « Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici et veillez avec moi ». Et s'étant un peu avancé, il tomba sur sa face, priant et disant: « Mon Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi! Cependant non pas comme je veux, mais comme vous (voulez)! » Et il vient vers les disciples et il les trouve endormis; et il dit à Pierre: « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous n'entriez point en tentation. L'esprit est ardent, mais la chair est faible ». Il s'en alla une seconde fois et pria ainsi: « Mon Père, si ce (calice) ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite! » Étant revenu, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa et, s'en allant de nouveau, il pria pour la troisième fois, redisant la même parole. Alors il vient vers les disciples et leur dit: « Désormais dormez et reposez-vous; voici que l'heure est proche où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons! Voici que celui qui me trahit est proche ».
L’arrestation de Jésus (Mt 26, 47-56)
Comme il parlait encore, voilà que Judas, l'un des Douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le trahissait leur avait donné un signe: « Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui: arrêtez-le ». Et aussitôt, s'avançant vers Jésus, il dit: « Salut, Rabbi! », et il lui donna un baiser. Jésus lui dit: « Ami, tu es là pour cela! » Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et le saisirent. Et voilà qu'un de ceux qui étaient avec Jésus, mettant la main à son glaive, le tira et, frappant le serviteur du grand prêtre, lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit: « Remets ton glaive à sa place; car toux ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. Ou penses-tu que je ne puisse pas recourir à mon Père, qui me fournirait sur l'heure plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? » En ce même moment Jésus dit aux foules: « Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons pour me prendre! Chaque jour j'étais assis dans le temple, où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé afin que fussent accomplies les Écritures prophétiques ». Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite.
Le crucifiement (Mt 27, 32-50)
En sortant, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu'ils réquisitionnèrent pour porter sa croix. Puis, étant arrivés à un lieu dit Golgotha, c'est-à-dire lieu du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, l'ayant goûté, il ne voulut pas boire. Quand ils l'eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort. Et, s'étant assis, ils le gardaient. Au-dessus de sa tête ils mirent un écriteau indiquant la cause de sa condamnation: « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ». Alors on crucifia avec lui deux brigands, l'un à droite et l'autre à gauche. Et les passants l'injuriaient en hochant la tête et disant: « Toi, qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu et descends de la croix! » De même, les grands prêtres aussi se moquaient de lui, avec les scribes et les anciens, disant: « Il en a sauvé d'autres, il ne peut se sauver lui-même! Il est roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui! Il a mis sa confiance en Dieu; s'il l'aime, qu'il le délivre maintenant, car il a dit: Je suis Fils de Dieu! » Les brigands aussi, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il se fit des ténèbres sur toute la terre. Vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: « Eli, Eli, lema sabachtani? » c'est-à-dire « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné? » Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, disaient: « Il appelle Élie ».
Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il imbiba de vinaigre, et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui présenta à boire. Mais les autres disaient: « Laisse! que nous voyions si Élie va venir le sauver ». Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit.
Le tombeau vide; message de l'Ange (Mt 28, 1-8)
Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne et l'autre Marie allèrent voir le tombeau. Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, s'approcha, roula la pierre, et s'assit dessus. Son aspect était brillant comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Dans l'effroi qu'ils en eurent, les gardes tremblèrent et devinrent comme morts. Et prenant la parole, l'ange dit aux femmes: « Vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n'est point ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit. Venez et voyez la place où il était; et hâtez-vous d'aller dire à ses disciples: Il est ressuscité des morts, et voici qu'il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Je vous ai dit ». Elles sortirent vite du sépulcre avec crainte et grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Or, il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée et se fit baptisé par Jean dans le Jourdain. Et, comme il remontait de l'eau, il vit les cieux entr’ouverts et l’Esprit qui descendait sur lui, comme une colombe. Et il y eut une voix des cieux: « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances ».
Tentation de Jésus au désert (Mc 1, 12-13)
Et aussitôt l'Esprit le poussa au désert. Et il demeura dans le désert quarante jours, tenté par Satan; il était parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Appel des quatre premiers disciples (Mc 1, 16-20)
Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient le filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Et Jésus leur dit: « Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes ». Aussitôt, laissant les filets, ils le suivirent. Et ayant un peu avancé, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, eux aussi dans une barque, en train d’arranger les filets. Il les appela aussitôt; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les journaliers, ils partirent à sa suite.
Guérison d’un lépreux (Mc 1, 40-45)
Un lépreux vient à lui, le supplie, fléchit le genou et lui dit : « Si vous voulez, vous pouvez me guérir ». Ému de compassion, il étendit sa main, le toucha et lui dit: « Je le veux, sois guéri ». Et aussitôt la lèpre le quitta, et il fut guéri. Et lui parlant sévèrement, il le fit partir aussitôt, lui disant : « Garde-toi d’en parler à personne; mais va te montrer au prêtre, et offre pour ta guérison ce que Moïse a prescrit, en attestation pour eux ». Mais lui, étant parti, se mit à faire force discours et à divulguer la chose: de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ostensiblement dans une ville, mais se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts.
Préparatifs du repas pascal ; Institution de l'Eucharistie (Mc 14, 12-25)
Le premier jours des Azynes, où l’on sacrifiait la pâque, ses disciples lui dirent : « Où vouliez-vous que nous allions faire les préparatifs pour que vous mangiez la pâque? » Et il envoya deux de ses disciples et leur dit : « Allez à la la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau : suivez-le, et quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison : le Maître te fait dire : où est ma salle, où je pourrai manger la pâque avec mes disciples? Et il vous montrera une chambre du haut, vaste et meublée et toute prête : faites-nous là les préparatifs ». Ses disciples partirent et allèrent à la ville; et ils trouvèrent [les choses] comme il le leur avait dit, et ils firent les préparatifs de la pâque.
Le soir venu, il vint avec les Douze. Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : « Je vous le dis en vérité, un de vous me trahira, qui mange avec moi ». Et ils se mirent à s'attrister, et un chacun de lui dire : « Serait-ce moi? » Il leur dit : « Un des Douze qui met avec moi la main au plat. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme-là qu’il ne fût pas né ».
Pendant le repas, il prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour beaucoup. Je vous le dis, en vérité, je ne boirai plus de produit de la vigne jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau dans le Royaume de Dieu ».
Ils vinrent en un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples : « Demeurez ici jusqu'à ce que je prierai ». Et il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à sentir de la frayeur et de l’angoisse. Et il leur dit : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici et veillez ». S’étant un peu avancé, il tomba sur la terre ; et il priait que cette heure, s'il était possible, s’éloignât de lui, et il disait : « Abba, Père, tout vous est possible, détournez de moi ce calice ; cependant, non ce que je veux, mais ce que vous voulez ! » Et il vient et il les trouve endormis, et il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller une heure ! Veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation. L’esprit est ardent, mais la chair est faible ». Il s'en alla de nouveau et pria, disant la même parole. Puis, étant revenu, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. Il revint une troisième fois et leur dit : « Dormez désormais et reposez-vous. C’est assez ! L'heure est venue; voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! Voici que celui qui me trahit est proche ».
L'arrestation de Jésus (Mc 14, 43-52)
Aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, l'un des Douze, et avec lui une foule, armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les Anciens. Celui qui le trahissait leur avait donné un signe de convention: « Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui : arrêtez-le et emmenez-le en prenant vos sûretés ». Quand il fut arrivé, s’avançant aussitôt vers lui, il dit : « Rabbi ! » et il lui donna un baiser. Eux mirent la main sur lui et l’arrêtèrent. Un de ceux qui étaient là, tirant le glaive, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui emporta l'oreille. Jésus, prenant la parole, leur dit : « Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons, pour me prendre ! Chaque jour j’étais près de vous dans le temple, où j’enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté; mais c’est afin que les Écritures s’accomplissent ». Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite.
Or un jeune homme le suivait, enveloppé d'un drap sur son corps nu; et on l’arrêta ; mais il lâcha le drap et s'enfuit nu de leurs mains.
Le crucifiement (Mc 15, 22-39)
Et ils le menèrent au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne. Et ils lui donnèrent du vin mêlé de myrrhe; et ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements, en les tirant au sort, à qui aurait quelque chose. Il était la troisième heure lorsqu’ils le crucifièrent. L’inscription indiquant la cause de sa condamnation portait: « Le roi des Juifs ». Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. Ainsi fut accomplie cette parole de l'Écriture : Et il a été compté parmi les malfaiteurs. Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant : « Hé! toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, et descends de la croix ! ». De même, les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient de lui entre eux et disaient: « Il en a sauvé d’autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d’Israël descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! » Ceux même qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient.
La sixième heure arrivée, il se fit des ténèbres sur la terre entière jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Eloï, Eloï, lamma sabachthani? » ce qui se traduit : « Mon Dieu! Mon Dieu! pourquoi m'avez-vous abandonné? » Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, disaient : « Voilà qu’il appelle Élie ». Et quelqu'un courut imbiber une éponge de vinaigre, et l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui présentait à boire, disant : « Laissez ! Que nous voyions si Élie va venir le descendre ». Jésus jeta un grand cri et expira. Et le voile du sanctuaire se fendit en deux, du haut en bas. Le centurion qui se tenait en face de lui, ayant vu qu'il avait expiré ainsi, dit : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ».
Baptême de Jésus (Lc 3, 21-22)
Or, quand tout le peuple eût reçu le baptême, et que Jésus qui avait été baptisé, priait, le ciel s'ouvrit, et l’Esprit-Saint descendit sous une forme corporelle, comme une colombe, et du ciel il y eut une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j'ai mes complaisances ».
Tentation au désert (Lc 4, 1-13)
Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert, pendant quarante jours tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ils furent passés, il eut faim. Le diable lui dit: « Si vous êtes le fils de Dieu, dites à cette pierre qu'elle devienne du pain ». Jésus lui répondit: « Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain ».
Et l'ayant élevé, il lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et le diable lui dit: « Je vous donnerai toute cette puissance avec leur gloire, car elle m'a été remise et je la donne à qui je veux. Si donc vous vous prosternez devant moi, elle sera toute à vous ». Jésus répondant lui dit: « Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton dieu, et tu ne serviras que lui seul ».
Il le conduisit à Jérusalem, et le posa sur le pinacle du temple et lui dit: « Si vous êtes Fils de Dieu, jetez-vous d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera pour vous des ordres à ses anges pour vous garder, et: Ils vous prendront sur leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre ». Jésus répondant lui dit: « Il est dit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu ». Ayant épuisé toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au temps (marqué).
Appel des quatre premiers disciples (Lc 5, 1-11)
Or, comme la foule se pressait vers lui pour entendre la parole de Dieu, et qu'il se tenait sur le bord du lac de Génésareth, il vit deux barques qui stationnaient sur le bord; les pêcheurs étaient descendus et lavaient les filets. Il monta dans une des barques, qui était à Simon, et le pria de s'éloigner un peu de terre; et s'étant assis, de la barque il enseignait les foules. Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: « Mène au large, et jetez vos filets pour la pêche ». Simon répondit: « Maître, toute la nuit nous avons peiné sans rien prendre; mais, sur votre parole, je jetterai les filets ». Et l'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons; et leurs filets se rompaient. Et ils firent signe aux compagnons, qui étaient dans l'autre barque, de venir à leur aide. Ils vinrent, et on remplit les deux barques, au point qu'elles enfonçaient.
Ce que voyant, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus en disant: « Éloignez-vous de moi, parce que je suis un pécheur, Seigneur! » Car la stupeur l'avait envahi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche des poissons qu'ils avaient faite; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient associés à Simon. Et Jésus dit à Simon: « Ne crains point; désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Ils ramenèrent les barques à terre et, laissant tout, ils le suivirent.
Guérison d'un lépreux (Lc 5, 12-16)
Or, comme il était dans une des villes, survint un homme tout couvert de lèpre. En voyant Jésus, il se prosterna la face contre terre et le supplia, disant: « Seigneur, si vous voulez vous pouvez me guérir ». Il étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois guéri ». Et à l'instant la lèpre le quitta. Et il lui défendit d'en parler à personne; mais: « Va, (dit-il), te montrer au prêtre, et offre pour ta guérison selon qu'a prescrit Moïse, en attestation pour eux ». Sa renommée se répandit de plus en plus, et des foules nombreuses se rassemblaient pour l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les (lieux) déserts et il priait.
Le choix des Douze (Lc 6, 12-16)
Or, en ces jours-là, il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Quand il fut jour, il appela ses disciples, et il choisit douze d'entre eux, à qui il donna le nom d'apôtres: Simon, à qui aussi il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, et Simon surnommé Zélote, Judas fils de Jacques, et Judas Iscarioth, qui devint traître.
Les foules à la suite de Jésus (Lc 6, 17-19)
Étant descendu avec eux, il s'arrêta en un lieu en forme de plaine, ainsi qu'une foule nombreuse de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies; et ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une vertu sortait de lui et les guérissait tous.
Discours inaugural. Les Béatitudes (Lc 6, 20-23)
Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait: « Heureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous!
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez!
Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'ils vous excommunieront et insulteront, et proscriront votre nom comme mauvais à cause du Fils de l'homme.
Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez (de joie), car voici que votre récompense est grande dans le ciel: c'est ainsi en effet que leurs pères traitaient les prophètes.
Les malédictions (Lc 6, 24-26)
Mais malheur à vous, les riches, car vous tenez votre consolation!
Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim! Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes!
Malheur à vous, quand tous les hommes diront du bien de vous; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes!
L'amour des ennemis (Lc 6, 27-35)
Mais à vous qui m'écoutez je dis: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente encore l'autre; et à celui qui t'enlève ton manteau, n'empêche pas (de prendre) aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui t'enlève ce qui est à toi, ne réclame point. Et ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Aussi bien, les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Des pécheurs aussi prêtent à des pécheurs, afin de recevoir l'équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, lui qui est bon pour les ingrats et les méchants.
Miséricorde et bienfaisance (Lc 6, 36-38)
Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Et ne jugez point, et vous ne serez point jugés; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez et vous serez absous. Donnez, et l'on vous donnera: on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, tassée, débordante; car avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré en retour ».
Conditions du zèle (Lc 6, 39-45)
Il leur dit aussi une parabole: « Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans une fosse?
Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître; mais tout (disciple), son instruction achevée, sera comme son maître.
Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi? Ou comment peux-tu dire à ton frère: « Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil », toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil , et alors tu verras à ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère.
En effet, il n'y a pas de bon arbre qui donne de mauvais fruits, ni non plus de mauvais arbre qui donne de bons fruits; car chaque arbre se reconnaît à son propre fruit. On ne cueille pas des figues sur les épines; on ne ramasse pas de raisin sur les ronces.
L'homme bon sort le bien du trésor de bonté de son cœur; et, du (trésor) de sa malice, l'homme mauvais sort le mal; car sa bouche parle du trop-plein du cœur.
Nécessité de la pratique (Lc 6, 46-49)
Pourquoi m'appelez-vous: « Seigneur, Seigneur! » et ne faites-vous pas ce que je dis? Quiconque vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vous montrerai à qui il est semblable. Il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a creusé bien avant, et en a posé le fondement sur le roc; une inondation étant survenue, le torrent s'est rué contre cette maison, et il n'a pu l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui entend et qui ne met pas en pratique est semblable à un homme qui a bâti sa maison sur le sol, sans fondement; le torrent s'est rué contre elle, et elle s'est écroulée aussitôt, et grande a été la ruine de cette maison ».
Le signe de Jonas (Lc 11, 29-30)
Comme les foules s'amassaient, il se mit à dire: « Cette génération est une génération mauvaise; elle demande un signe, et il ne lui sera point donné d'autre signe que le signe du prophète Jonas. Car, de même que Jonas a été un signe pour les Ninivites, ainsi le Fils de l'homme en sera aussi un pour cette génération.
Le repas pascal ; Institution de l'Eucharistie (Lc 22, 7-23)
Vint le jour des Azymes, où l'on devait sacrifier la pâque. Il envoya Pierre et Jean, disant: « Allez nous faire les préparatifs de la pâque pour que nous la mangions ». Ils lui dirent: « Où voulez-vous que nous fassions les préparatifs? » Il leur dit: « Voici: en entrant dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau; suivez-le dans la maison où il pénétrera, et vous direz au maître de la maison: ‘Le Maître te fait dire: Où est la salle, où je pourrai manger la pâque avec mes disciples?’ Et il vous montrera une chambre du haut, vaste et meublée: faites là les préparatifs ». Ils partirent et trouvèrent (les choses) comme il le leur avait dit; et ils firent les préparatifs de la pâque. Quand l'heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui; et il leur dit: « J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu ». Et, prenant une coupe, il rendit grâces et dit: « Prenez-la et partagez entre vous. Car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu ». Et il prit du pain, et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant: « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi ». Et pareillement (pour) la coupe, après qu'ils eurent soupé, en disant: « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. Cependant voici que la main de celui qui me trahit est avec moi sur la table. Car le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est décrété; mais malheur à l'homme par qui il est trahi! » Et ils se mirent à se demander entre eux qui pouvait bien être celui d'entre eux qui allait faire cela.
Prière et agonie au mont des Oliviers (Lc 22, 39-46)
Étant sorti, il s'en alla, comme de coutume, vers le mont des Oliviers; les disciples aussi l'accompagnèrent. Lorsqu'il fut à l'endroit, il leur dit: « Priez afin de ne pas entrer en tentation ». Et il s'éloigna d'eux environ d'un jet de pierre; et, s'étant mis à genoux, il priait, disant: « Père, si vous voulez, détournez de moi ce calice. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la vôtre qui soit faite ». Et lui apparut, (venant) du ciel, un ange qui le réconfortait. Et, se trouvant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des gouttes de sang, qui tombaient sur la terre.
S'étant relevé de (sa) prière, il vint vers les disciples, qu'il trouva plongés dans le sommeil à cause de la tristesse. Et il leur dit: « Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez, afin que vous n'entriez point en tentation ».
L’arrestation de Jésus (Lc 22, 47-53)
Comme il parlait encore, voici (venir) une foule, et le nommé Judas, l'un des Douze, les précédait. Il s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser. Et Jésus lui dit: « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme! » Ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver, dirent: « Seigneur, si nous frappions du glaive? » Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille droite. Jésus répondit: « Laissez (faire) jusque là! » Et touchant l'oreille, il le guérit.
Et Jésus dit à ceux qui étaient venus contre lui, grands prêtres, commandants du temple et anciens: « Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons! Alors que chaque jour j'étais avec vous dans le temple, vous n'avez pas porté les mains sur moi. Mais c'est (maintenant) votre heure et la puissance des Ténèbres ».
Le crucifiement (Lc 23, 33-46)
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. Et Jésus disait: « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font ». Et se partageant ses vêtements, ils les tirèrent au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Même les chefs raillaient, disant: « Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'Élu! » Les soldats aussi se moquèrent de lui, s'avançant pour lui présenter du vinaigre, et disant: « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! » Il y avait aussi au-dessus de lui une inscription en caractères grecs, latins et hébraïques: « Celui-ci est le roi des Juifs ».
Or, l'un des malfaiteurs, mis en croix l'injuriait, disant: « N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous! » Mais l'autre le reprenait, disant: « Tu n'as pas même la crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation! Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons faites; mais lui n'a rien fait de mal ». Et il dit: « Jésus, souvenez-vous de moi, quand vous reviendrez avec votre royauté ». Et il lui dit: « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis ». Il était alors environ la sixième heure, et il se fit des ténèbres sur la terre entière jusqu'à la neuvième heure, le soleil s'étant éclipsé, et le voile du sanctuaire se fendit par le milieu. Et Jésus clama d'une voix forte: « Père, je remets mon esprit entre vos mains ». Et, ce disant, il expira.
Le témoignage de Jean (Jn 1, 29-34)
Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: « Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. C'est de lui que j'ai dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi. Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau ». Et Jean rendit témoignage en disant: « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu ».
Jésus et Abraham (Jn 8, 31-59)
Jésus dit donc aux Juifs qui avaient cru en lui: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». Ils lui répondirent: « Nous sommes la race d'Abraham, et nous n'avons jamais été esclaves de personne; comment dites-vous: Vous deviendrez libres? » Jésus leur répondit: « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque se livre au péché est esclave du péché.
Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison; mais le fils y demeure toujours.
Si donc le Fils vous affranchit, vous serez vraiment libres.
Je sais que vous êtes enfants d'Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous.
Moi je vous dis ce que j'ai vu chez mon Père; et vous, vous faites ce que vous avez vu chez votre père ». Ils lui répondirent: « Notre père, c'est Abraham ». Jésus leur dit: « Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham. Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Ce n'est point ce qu'a fait Abraham. Vous faites les œuvres de votre père ». Ils lui dirent: « Nous ne sommes pas des enfants de fornication; nous avons un seul Père, qui est Dieu ». Jésus leur dit: « Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; et je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez entendre ma parole. Le père dont vous êtes issus, c'est le diable, et vous voulez accomplir les desseins de votre père. Il a été homicide dès le commencement, et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et père du mensonge. Et moi, parce que je vous dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui de vous me convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu entend la parole de Dieu; c'est parce que vous n'êtes pas de Dieu que vous ne l'entendez pas ». Les Juifs lui répondirent: « N'avons-nous pas raison de dire que vous êtes un Samaritain et que vous êtes possédé du démon? » Jésus répondit: « Il n'y a point en moi de démon; mais j'honore mon Père, et vous, vous m'outragez. Pour moi, je n'ai point souci de ma gloire: il est quelqu'un qui en prend soin et qui fera justice. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort ». Les Juifs lui dirent: « Nous voyons maintenant qu'un démon est en vous. Abraham est mort, les prophètes aussi, et vous, vous dites: Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Êtes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les Prophètes aussi sont morts; qui prétendez-vous être? » Jésus répondit: « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien; c'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu'il est votre Dieu; et pourtant vous ne le connaissez pas; mais moi, je le connais; et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur comme vous. Mais je le connais et je garde sa parole. Abraham votre père, a tressailli de joie de ce qu'il devait voir mon jour; il l'a vu, et il s'est réjoui ». Les Juifs lui dirent: « Vous n'avez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham? » Jésus leur répondit: « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fut, je suis ». Alors ils prirent des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se cacha, et sortit du temple.
Jésus se déclare Fils de Dieu (Jean 10, 31-39)
Les Juifs ramassèrent de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur dit: « J'ai fait devant vous beaucoup d'œuvres bonnes qui venaient de mon Père: pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous? » Les Juifs lui répondirent: « Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème, et parce que, étant homme, vous vous faites Dieu ». Jésus leur répondit: « N'est-il pas écrit dans votre Loi: J'ai dit: vous êtes des dieux? Si la Loi appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Écriture ne peut être anéantie, comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde: Vous blasphémez, parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, lors même que vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes œuvres: afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi, et que je suis dans le Père ». Là-dessus, ils cherchèrent de nouveau à se saisir de lui, mais il s'échappa de leurs mains.
Annonce de la trahison de Judas (Jn 13, 21-30)
Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit; et il affirma expressément: « En vérité, en vérité, je vous le dis, un de vous me livrera ». Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Or, l'un d'eux était couché sur le sein de Jésus; c'était celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fit donc signe pour lui dire: « Qui est celui dont il parle? » Le disciple, s'étant penché sur le sein de Jésus, lui dit: « Seigneur, qui est-ce? » Jésus répondit: « C'est celui à qui je présenterai le morceau trempé ». Et, ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. Aussitôt que Judas l'eut pris, Satan entra en lui; et Jésus lui dit: « Ce que tu fais, fais-le vite ». Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Quelques-uns pensaient que, Judas ayant la bourse, Jésus voulait lui dire: « Achète ce qu'il faut pour la fête » ou: « Donne quelque chose aux pauvres ». Judas, ayant pris le morceau de pain, se hâta de sortir. Il était nuit.
L'arrestation de Jésus (Jn 18, 1-11)
Après avoir ainsi parlé, Jésus se rendit, accompagné de ses disciples, au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples. Ayant donc pris la cohorte et des satellites fournis par les pontifes et les pharisiens, Judas y vint avec des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança et leur dit: « Qui cherchez-vous? » Ils lui répondirent: « Jésus de Nazareth ». Il leur dit: « Jésus de Nazareth, c'est moi ». Or, Judas, qui le trahissait, était là avec eux. Lors donc que Jésus leur eut dit: « C'est moi », ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda encore une fois: « Qui cherchez-vous? » et ils dirent: « Jésus de Nazareth ». Jésus répondit: « Je vous l'ai dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci ». Il dit cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: « Je n'ai perdu aucun de ceux que vous m'avez donnés ». Alors, Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, et, frappant le serviteur du grand prêtre, il lui coupa l'oreille droite: ce serviteur s'appelait Malchus. Mais Jésus dit à Pierre: « Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m'a donné? »
Jésus meurt sur la croix (Jn 19, 17-30)
Et ils prirent Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha; c'est là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; elle portait ces mots: « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ». Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville, et l'inscription était en hébreu, en grec et en latin. Or les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate: « Ne mets pas: Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit: Je suis le roi des Juifs ». Pilate répondit: « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit ».
Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi sa tunique: c'était une tunique sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Ils se dirent donc entre eux: « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera »; afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: « Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort ». C'est ce que firent les soldats.
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Madeleine. Jésus ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: « Femme, voilà votre fils ». Ensuite il dit au disciple: « Voilà votre mère ». Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Après cela, Jésus sachant que tout était maintenant consommé, afin que l'Écriture s'accomplît, dit: « J'ai soif ». Il y avait là un vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l'ayant fixée au bout d'une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: « Tout est consommé », et baissant la tête il rendit l'esprit.
L'arrestation de Pierre et sa délivrance miraculeuse (Ac 12, 1-11)
Or, en ce temps-là, le roi Hérode fit arrêter quelques-uns des membres de l'Église pour les maltraiter. Il fit mourir par le glaive Jacques, le frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il ordonna encore l'arrestation aussi de Pierre. C'était (pendant) les jours des Azymes. L'ayant fait prendre, il le mit en prison, le plaçant sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre donc était gardé dans la prison, mais l'Église faisait pour lui une prière instante à Dieu. Or, alors qu'Hérode allait le faire comparaître, cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats, et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici que survint un ange du Seigneur et qu'une lumière resplendit dans le cachot. Frappant Pierre au côté, il l'éveilla et dit: « Lève-toi promptement! » Et les chaînes lui tombèrent des mains. Puis l'ange lui dit: « Mets ta ceinture et chausse tes sandales ». Il le fit, et (l'ange) lui dit: « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi ». Étant sorti, il le suivait, et il ne savait pas que fût réel ce qui se faisait par l'ange, mais il pensait avoir une vision. Lorsqu'ils eurent franchi le premier poste de garde, puis le deuxième, ils arrivèrent à la porte de fer donnant sur la ville: elle s'ouvrit d'elle-même pour eux; puis, étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue, et aussitôt l'ange le quitta. Revenu à lui-même, Pierre dit: « Maintenant je sais que le Seigneur a réellement envoyé son ange, et qu'il m'a tiré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple des Juifs ».
La voie de la résurrection (1 Cor 15, 51-55)
Voici un mystère que je vous révèle: Nous ne nous endormirons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette, car la trompette retentira et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: « La mort a été engloutie pour la victoire ». « Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? »
La résurrection et la descente aux Enfers (1 Pi 3, 19-22)
C'est aussi dans cet esprit qu'Il est allé prêcher aux esprits en prison, rebelles autrefois, lorsqu'aux jours de Noé la longanimité de Dieu temporisait, pendant que se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, à savoir huit personnes, furent sauvées à travers l'eau. C'est elle qui aujourd'hui vous sauve, vous aussi, par son antitype le baptême, non pas cette ablution qui ôte les souillures du corps, mais celle qui est la demande faite à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ. Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu; à lui sont soumis les anges, les principautés et les puissances.
L'archange Michel lui-même, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui une sentence d'exécration, mais il se contenta de dire: « Que le Seigneur te punisse! »