Musées du Vatican

Les chats en bronze de cette typologie étaient des ex-voto qui contenaient une momie de chat. Pour tuer l’animal, généralement quand il était jeune, on l’étranglait ou on lui fracturait la colonne vertébrale. On a retrouvé de nombreux chats en bronze dans les nécropoles, à Boubastis en particulier, la ville de la déesse chat Bastet, mais aussi dans d’autres localités en Moyenne et en Haute-Égypte.
Cette déesse, qui était à l’origine une lionne terrible, était adorée sous l’aspect d’une chatte bienveillante, qui devait être apaisée régulièrement par les rituels. Fille du dieu soleil, elle était identifiée à « l’œil de Rê », qui détruit son ennemi éternel, le serpent Apophis. Si elle était vénérée dans l’Ancien Empire dans la ville de Boubastis (l’actuelle Tell Basta), dans le Delta oriental, son culte se répandit surtout à l’époque tardive et gréco-romaine. Dans son temple, qui se développa au cours des siècles, se déroulait une grande fête en son honneur, que l’historien grec Hérodote décrit comme une des plus extraordinaires.
Cette pièce en bronze représente un chat, légèrement plus grand que nature, assis sur ses pattes arrière. Ses yeux, qui manquent actuellement, étaient réalisés en pâte de verre ou en pierre, et ses oreilles étaient percées pour y mettre des boucles d’oreille, elles aussi perdues. La décoration gravée comprend un collier de coquillages qui alternent à des perles sphériques, auxquelles sont pendus un œil udjiat, symbole de régénération, et un pectoral hémisphérique surmonté d’une tête de lion, qui évoquait peut-être la déesse Bastet en tant que lionne ; un scarabée est gravé sur la tête, symbolisant lui aussi la régénération.
On conserve sur la statuette les restes des bandelettes de lin qui l’enveloppaient autrefois, collées sur la surface par une substance à base de résine.
Cet objet est arrivé au Vatican en 1847, avec d’autres urnes en bronze et des momies de chat.