Museums at Work
Des lumières à l’infini
Une Machine d’autel dorée et gravée
Salle XVII, Pinacothèque
Nouveau rendez-vous du cycle Museums at Work qui exposera, à partir du 20 mars, dans la Salle XVII de la Pinacothèque vaticane, un chef-d’œuvre redécouvert et restauré depuis peu.
L’exposition « Des lumières à l’infini. Une Machine d’autel dorée et gravée », qui a pour commissaire Alessandra Rodolfo, Responsable du Département de l’Art des XVIIe-XVIIIe siècles, est la première de trois expositions que la Direction des Musées et des Biens culturels a programmées pour le Carême, pour mieux réfléchir sur les thèmes et les rites qui accompagnent les solennités pascales. Les deux autres expositions ouvrent le 23 mars au Pôle Muséal de Castel Gandolfo.
La « Machine d’autel » qui figure au cœur de l’exposition a fait l’objet d’études diagnostiques approfondies par le Cabinet de Recherches scientifiques appliquées aux Biens culturels, ainsi que d’une restauration complexe menée à bien grâce au talent manuel de Stefano Tombesi, Massimo Alesi et Marco De Pillis, trois collaborateurs du Laboratoire de restauration des peintures et des matériaux en bois que dirige la restauratrice en chef Francesca Persegati.
Il s’agit d’un somptueux apparat en bois gravé et doré qui serait, selon une tradition orale, une Machine des Quarante-Heures, rappelant les quarante heures de désespoir et de foi entre la mort du Christ sur la Croix et sa Résurrection. Cette forme de représentation théâtrale correspond très probablement à une adaptation d’un plus ancien édicule sacré ou d’un décor de procession du Baroque tardif. Elle symbolise une arche où repose le corps du Christ et se greffe sur la tradition populaire des Sépulcres qui, à partir du Jeudi saint, scande le temps de la méditation, de l’adoration et de la prière.
Bien que l’on ignore à quelle époque cette « Machine » est arrivée au Vatican, elle était utilisée sans doute initialement comme édicule sacré de procession. Elle a été transformée plus récemment, par l’ajout de l’Agneau mystique au centre et d’une gloire de rayons de soleil à l’arrière, en une Machine des Quarante-Heures pour l’exposition du Saint-Sacrement. S’il est probable qu’elle ait été exposée dans la chapelle Pauline, elle l’a certainement été dans l’église Sant’Apollinare à Rome, où elle est restée de 1984 à 1991 ; c’est alors qu’elle a été muséalisée et exposée au Musée historique du Palais du Latran.
Tout le projet de restauration et de mise en valeur de ce précieux objet d’art n’aurait pas été possible sans le soutien généreux des Patrons of the Arts in the Vatican Museums - Chapitre de l’Ohio.